Zapatero multiplie les initiatives pour rassurer les marchés

L'Espagne accélère le rythme de ses réformes et cela plait aux marchés. Après l'annonce mercredi matin par le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, de nouvelles mesures destinées à assurer la sortie de crise de l'Espagne, l'indice boursier Ibex 35 augmentait de 4,69 % à 15 heures. « La hausse des cours est surtout due à la BCE », estime José Carlos Díez, économiste en chef chez Intermoney. La banque centrale, qui s'est réjouie des nouvelles mesures annoncées par l'Espagne, n'a en effet pas écarté mardi la possibilité de reprendre les achats de la dette souveraine. « Mais l'effet de surprise joue aussi : l'Espagne n'a pas attendu que les réformes lui soient imposées de l'extérieur. Elle a réagi plus vite qu'en février dernier », ajoute-t-il. Le chemin sera toutefois long avant de récupérer les 14,29 % perdus en novembre.Parmi les réformes annoncées, qui seront adoptées par le Conseil des ministres vendredi, Zapatero a décidé de mettre en pratique une recette inexploitée depuis le début de la crise de la dette : la privatisation. Ainsi, 30 % de la loterie nationale passera aux mains d'investisseurs privés. De même, la société en charge de la gestion des aéroports espagnols sera privatisée à hauteur de 49 %, au-delà des 30 % prévus. Selon les agences de presse, l'État espère tirer 14 milliards d'euros de ces privatisations partielles. En outre, les aéroports de Madrid et de Barcelone seront gérés à 100 % par le privé via des concessions.L'aide aux sans-emploi suppriméeCes mesures vont permettre d'augmenter les recettes de l'État dans un contexte où l'équilibre budgétaire est suivi de près par les marchés et les partenaires internationaux. Pour limiter les dépenses, Zapatero a annoncé la suppression de l'aide de 426 euros aux sans-emploi ne bénéficiant plus du droit au chômage. L'Espagne parie en outre sur la transparence, tant des comptes publics que ceux du secteur financier, pour rassurer les marchés. La priorité du gouvernement reste toutefois l'emploi, alors que le taux de chômage frôle les 20 %. C'est dans ce cadre que Zapatero a révélé mercredi des baisses de l'impôt sur les sociétés aux petites et moyennes entreprises, à travers, entre autres, l'élargissement de la tranche inférieure soumise à un impôt réduit. Certaines de ces mesures avaient déjà été évoquées récemment. Le gouvernement espère ainsi stimuler l'investissement et la création d'emplois dans les PME, dont 40.000 bénéficieront des changements annoncés selon les calculs officiels.Les marchés attendent maintenant que la BCE dévoile jeudi sa stratégie sur la crise de la dette et que l'Espagne se mette à pied d'oeuvre pour mener à bien certaines réformes structurelles, comme celle des retraites, promise pour 2011.
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