« Les tarifs de rachat élevés ne sont pas sains »

Comment voyez-vous le secteur se relever de la crise actuelle ?L'éclatement de la bulle a notamment fait souffrir les acteurs européens de l'amont. Mais il annonce surtout l'avènement d'une nouvelle donne. Grâce à la baisse des prix des cellules et modules, qui n'est pas terminée, on peut dès maintenant produire de l'électricité solaire à prix de marché.Qu'entendez-vous par prix de marché ?C'est le prix auquel des opérateurs acceptent de nous l'acheter. La crise a fait baisser le coût de production du kilowattheure solaire de 50 % et il se situe aujourd'hui à environ 17 centimes d'euro. L'opérateur d'Afrique du Sud Eskom, par exemple, serait prêt à nous acheter de l'électricité à ce prix, plutôt que de construire une centrale nucléaire sur ses côtes. Une perspective inimaginable il y a seulement un an ! Que pensez-vous de la politique française de soutien à l'industrie solaire ?Les tarifs de rachat élevés ne sont pas sains, car ils permettent à des acteurs peu efficaces, parfois peu honnêtes, de se développer. Pour que se développe une filière française, il faudrait une évaluation précise du potentiel, un plan d'action comme ceux de l'Inde ou du Maroc et la multiplication par 10 de l'objectif pour 2020 (fixé à 5 GW). Mais on préfère miser sur une nouvelle technologie en espérant qu'elle trouve sa place d'ici quelques années. Alors qu'elle risque d'être obsolète avant même de voir le jour, puisque les technologies actuelles sont déjà compétitives. Il règne en France un défaitisme industriel et la conviction d'avoir perdu la bataille des renouvelables.propos recueillis par D.P.
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