Thales ne souhaite pas se renforcer dans le capital de DCNS

C'est non. Le PDG de Thales, Luc Vigneron, a décidé, selon nos informations, de ne pas monter dans le capital du groupe naval DCNS. Il devrait informer le comité stratégique, ce jeudi, que Thales ne devrait pas exercer l'option qui lui permettrait de se renforcer dans le capital de DCNS. Il a la possibilité de passer de 25 % à 35 % pour un prix déjà négocié et très avantageux (environ 260 millions d'euros), qui plus est au regard du carnet de commandes et des perspectives commerciales prometteuses du groupe présidé par Patrick Boissier. « C'est du gâchis », estime-t-on en interne. D'autant que Thales pourrait avec 35 % contrôler les orientations stratégiques de DCNS, qui lui achète de nombreux équipements navals.Pour Luc Vigneron, ce qui pose le plus de problème, c'est de trouver le moyen de l'annoncer à l'État, qui a toujours été très demandeur de cette opération, et de lui faire accepter. Pour y mettre les formes, il pourrait lui demander de négocier une extension de l'option (« call »), qui pourtant ne se termine que le 31 mars 2012. Luc Vigneron va-t-il devoir encore croiser le fer avec l'État après s'être fortement opposé à l'échange d'actifs exigés par le ministère de la Défense entre Thales et Safran ? C'est fort possible.Interrogé fin octobre par « La Tribune », le patron de DCNS avait indiqué que Thales, à sa « connaissance », n'avait « pas encore exprimé sa volonté de faire, ni quand il allait faire ». Et de préciser qu'il avait « invité MM. Vigneron et Edelstenne à visiter un certain nombre de sites de DCNS. [...] L'un comme l'autre ont pu découvrir DCNS et son très haut niveau de technologies ainsi que son potentiel ». Visiblement, ils n'ont pas été convaincus. Dommage, car en 2007, Thales avait fait une excellente opération en ne payant que 569,1 millions d'euros 25 % de DCNS. Au final, il n'avait déboursé qu'une soulte de 55 millions, ayant cédé en contrepartie certaines de ses activités au prix fort à DCNS pour 514 millions.Cette décision n'est pas une surprise. Depuis son arrivée à la tête de Thales, Luc Vigneron a refusé toutes les acquisitions proposées par ses équipes en leur demandant de négocier des prix extrêmement bas. Trop bas pour gagner. Michel Cabirol
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