L'Etat français envisage de renforcer sa participation dans Areva

Cela sonne comme un constat d'échec. Faute de trouver suffisamment d'investisseurs pour réaliser l'augmentation de capital d'Areva décidée en juin 2009, l'Etat, déjà actionnaire à 93 % du groupe nucléaire, envisage de remettre au pot. « L'Etat examine de manière favorable sa participation à l'ouverture du capital d'Areva », a annoncé mercredi la ministre de l'économie Christine Lagarde. Cette déclaration est accueillie avec beaucoup de prudence chez Areva, où on se déclare non informé de ce projet.Si cette intention de l'Etat se confirme, il restera à définir le montant ainsi que l'origine de ces fonds. Aujourd'hui, outre une détention directe (8,39 %), la participation de l'Etat dans Areva est portée par le CEA (79 %), la CDC (3,6 %) et, indirectement, par EDF (2,42 %). Il faudra aussi veiller à ce que Bruxelles n'assimile pas cette recapitalisation à une aide déguisée de l'Etat, qui pourrait provoquer une distorsion de concurrence. Surtout si Siemens devient un concurrent direct d'Areva en finalisant son alliance avec Rosatom. « Les négociations se poursuivent avec un certain nombre d'investisseurs, l'une d'entre elles avançant bien dans le court terme avec Koweit Investment Authority », a ajouté la ministre. Sans citer le fonds souverain du Qatar et Mitsubishi, les deux autres candidats investisseurs prêts à se partager 15 % du capital d'Areva. Outre le Koweït, la ministre a indiqué qu'il y avait « d'autres investisseurs intéressés avec lesquels les négociations se poursuivront dans un terme un peu plus long ». Selon l'entourage de la ministre, il ne s'agit pas de nouveaux candidats, « seulement ceux dont les noms circulent déjà », à savoir EDF, Alstom ainsi que le japonais Mitsubishi. Peut-être même le fonds souverain du Qatar avec qui, selon le ministre de l'Energie Eric Besson, les discussions ne sont « pas finies».Le calendrier, quant lui, semble se desserrer. « On prendra le temps nécessaire pour parvenir à une transaction qui soit respectueuse de la valeur patrimoniale de l'entreprise et qui soit conforme à l'intérêt stratégique de la filière », a indiqué Christine Lagarde. En interne chez Areva, on évoque le 13 décembre comme dernière échéance pour convoquer le 27 décembre l'assemblée générale nécessaire pour approuver l'opération. Marie-Caroline Lopez
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