Paris Europlace a signé mercredi son premier accord avec la ville de Shanghai. Cet accord d'entente mutuelle (MOU) très général représente un pas important pour l'organisme de promotion de la place financière parisienne, jusqu'alors peu présent dans le paysage financier chinois. Il prévoit une collaboration dans un certain nombre de domaines, mais surtout jette les bases d'une collaboration future qui devrait permettre d'attirer les émetteurs et institutions financières chinoises à Paris. Pour mettre en scène l'accord et séduire ses clients potentiels, Paris Europlace a organisé pour la première année un forum à Shanghai, qui a réuni 500 personnes dont des officiels Chinois et Français. « Nous avons dû beaucoup dialoguer pour voir l'aboutissement de l'accord » explique Arnaud de Bresson, délégué général de Paris Europlace qui avoue travailler sur le sujet depuis plus de 2 ans.Paris Europlace n'est pas la seule place financière à courtiser la ville de Shanghai. Des accords similaires ont déjà été signés avec la City, New York et Hong Kong toutes désireuses d'attirer les capitaux chinois, de profiter de la croissance des entreprises chinoises et d'apparaître comme interlocuteurs privilégiés avec les autorités de Shanghai.En avril 2009 le conseil d'Etat a décrété que la ville serait « une capitale financière internationale ». Depuis sa Bourse n'a cessé de se moderniser. Un compartiment international sur lequel pourront être cotées les entreprises étrangères est prévu en 2011. En terme de volumes d'échanges, la Bourse de Shanghai est la troisième mondiale. Et pour accroître encore son influence, Shanghai répète qu'elle poursuivra sa modernisation et pousse un maximum d'entreprises à s'exporter. « Il reste beaucoup à faire. L'ouverture de la ville va se poursuivre », explique Fang Xinghai, directeur du bureau financier de la ville, présent mercredi. Yao Gang, vice-directeur de l'autorité des marchés financiers locale affirme aussi l'importance des cotations à l'étranger et assure que la législation en la matière sera prochainement simplifiée.Ce sont ces capitaux et investissements que souhaite attirer Paris. Mais la présence française reste encore très faible sur le territoire chinois et seules 22 entreprises sont cotées à Paris. Nyse, Nasdaq et la City ont déjà des équipes bien établies en Chine. Et le maire de Londres vient une fois par mois à Shanghai vanter les mérites du London Stock Exchange. L'enjeu pour Paris Europlace est de parvenir à persuader que Nyse-Euronext Paris est bien une porte d'entrée privilégiée pour les entreprises chinoises en Europe qui préfèrent encore se faire coter chez les concurrents. « On se bat. Avant il y avait Londres. Maintenant il y également Nyse-Euronext. C'est un début », conclut Arnaud de Bresson.

latribune.fr

01 Déc 2010, 23:23

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