Colette Neuville réclame une offre publique d'achat sur Hermès

Nouvelle bataille boursière en perspective dans le dossier Hermès/ LVMH : selon nos informations, Colette Neuville, la présidente de l'Association de défense des actionnaires minoritaires (Adam) a écrit mercredi à L'AMF pour lui demander de renoncer à accorder à la famille Hermès une dérogation à l'obligation de lancer une OPA sur le groupe éponyme. Explications. Vendredi 3 décembre, les descendants du fondateur du groupe de luxe ont effectivement prévus de se réunir afin d'examiner plusieurs schémas de défense contre « l'intrusion » de LVMH. Parmi les scénarios envisagés : la création d'un holding regroupant les titres des membres de la famille ou un pacte d'actionnaires organisant l'incessibilité à des personnes extérieures à la famille. L'un et l'autre sont constitutifs d'une action de concert susceptible de contraindre les concertistes à déposer un projet d'offre en cas de franchissement des fameux 33 %. Or, les avocats de la famille Hermès auraient saisi l'AMF d'une demande de dérogation au motif que les opérations prévues ne sont que des «reclassements» entre personnes appartenant à un même groupe. Ce que conteste donc Colette Neuville et ce, au regard de plusieurs raisons tangibles. D'abord parce que selon les documents présentés jusqu'à ce jour par Hermès et visés par l'AMF, il a toujours été dit « qu'à la connaissance de la société, il n'existe pas d'actionnaire contrôlant seul ou de concert le capital d'Hermès international ». Le contrôle de la société par un nouveau holding serait donc une nouveauté imposant le dépôt d'une OPA. Ensuite, elle repousse avec la même vigueur les arguments selon lesquels ces projets ne remettraient pas en cause le contrôle de fait de l'entreprise puisqu'elle est déjà régie par une commandite en actions. Pourquoi dès lors imaginer des schémas de défense si la société est déjà contrôlée ? « Pour toutes ces raisons, les actionnaires minoritaires d'Hermès ont tout lieu de considérer comme très contestable la dérogation qui pourrait être demandée », écrit Colette Neuville à l'AMF, rappelant au passage qu'à partir du moment où une entreprise s'introduit en Bourse, elle doit jouer le jeu jusqu'au bout, ne serait-ce qu'au niveau de la libre circulation des titres. « Cela implique nécessairement l'obligation pour les actionnaires familiaux qui entendent rester entre eux d'offrir une sortie aux autres actionnaires dès lors que leur syndication n'a pas été annoncée au départ et que, sous une forme ou une autre, elle leur ferait atteindre le seuil du tiers du capital ou des droits de vote » écrit-elle à Jean-Pierre Jouyet dans son courrier. Au cas ou l'AMF accorderait toutefois une dérogation, Colette Neuville a d'ores et déjà prévu de lancer un recours en justice.
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