« Qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter pour 2011 ? » La repar...

« Qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter pour 2011 ? » La repartie de François Hollande est immédiate : « Une bonne année 2012 ! » Comme tous les probables candidats à la présidentielle, l'ex-premier secrétaire du Parti socialiste voudrait tourner plus vite les pages du calendrier. Mais, avant « la mère de toutes les batailles », 2011 sera déjà une année électorale.Les cantonales des 20 et 27 mars permettront aux états-majors politiques d'évaluer les rapports de force à un an de la compétition élyséenne. Pour ce renouvellement de la moitié des cantons, dont beaucoup en zone rurale, la droite espère un sursaut après son plus-bas historique aux régionales de 2010. Une défaite de l'UMP fragiliserait Nicolas Sarkozy avant son entrée en campagne. Le score du Front national sera étudié à la loupe car le scrutin interviendra deux mois seulement après le congrès qui doit logiquement voir Marine Le Pen succéder à son père à la tête du parti d'extrême droite. Dans un contexte de défiance vis-à-vis de la majorité, mais aussi de la construction européenne, le vote protestataire peut enfler et nourrir les craintes d'un « 21 avril », à l'envers ou à l'endroit, en 2012.Rue de Solferino, on rêve d'une conquête qui serait historique. Le Sénat, détenu depuis sa création par la droite, pourrait basculer à gauche en septembre dans la foulée des victoires socialistes aux municipales de 2008 et aux régionales de 2010. Un pari difficile car les petites communes rurales, traditionnellement à droite, sont surreprésentées au sein du collège des grands électeurs.Bien plus que les sénatoriales, ce sont les primaires de désignation du candidat de 2012 qui vont occuper les cerveaux socialistes. 2011 est l'année du choix pour Dominique Strauss-Kahn, directeur général du FMI et champion des sondages. Un Noël de réflexion à Marrakech, à quelques encablures d'un Nicolas Sarkozy lui aussi en villégiature au Maroc, et un printemps de conciliabules avec ses proches doivent conduire DSK à annoncer sa décision avant l'été, peut-être même plus tôt, sa position à Washington devenant de plus en plus intenable. Le 11 janvier, les ténors du PS se réuniront pour arrêter les dates définitives de la compétition : dépôt des candidatures en juin et primaires elles-mêmes en octobre. Mais le calendrier pourrait s'accélérer. Ségolène Royal est déjà partie en campagne. Si Martine Aubry attend d'en savoir plus sur les intentions de Dominique Strauss-Kahn pour faire son choix, elle se prépare, tout comme François Hollande.C'est notamment sur ce réveil de la guerre des roses que compte Nicolas Sarkozy pour rebondir politiquement. Éreinté par une année noire en 2010, au plus bas dans les sondages, le chef de l'État bataillera tout au long de cette année préprésidentielle pour tenter de reconstituer son socle vital du premier tour. S'il ne peut guère espérer égaler son exploit de 2007 (31 % des voix), le président sortant espère contenir la fuite des électeurs vers l'extrême droite ou le centre. À la tête du G20, Nicolas Sarkozy veut se poser en président « protecteur » de Français de plus en plus rebelles face aux conséquences de la mondialisation.Le chef de l'État devra aussi veiller à restaurer l'unité de la famille majoritaire, mise à mal tout au long de l'année 2010. En mai, Dominique de Villepin sera jugé en appel dans l'affaire Clearstream. Certains à l'UMP rêvent d'une paix des braves avec Nicolas Sarkozy pour éviter un éparpillement des candidatures à droite un an plus tard.Dans ses voeux du 31 décembre, Nicolas Sarkozy a cherché inconsciemment à retarder l'inéluctable. « Je sais que 2012 sera un rendez-vous électoral de grande importance. Mais nous sommes en 2011, nous ne pouvons pas nous payer le luxe d'une année d'immobilisme préélectoral », a dit le chef de l'État, promettant une année « utile » de réformes. Une année utile pour trouver un nouveau souffle aussi. 2011, une année de campagneChaque semaine, Hélène Fontanaud propose son regard sur la politique française. Un point de vue décalé pour prendre la mesure des stratégies, des idées et des jeux de pouvoir avant l'élection présidentielle. Aujourd'hui : 2011 est déjà une année électorale. Par Hélène Fontanaud Journaliste à « La Tribune »drL'analyse
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