Bourses mondiales : un bilan positif en 2010, mais contrasté

L'année 2010 se termine non sans avoir mis les nerfs des investisseurs à rude épreuve. À la Bourse de Paris, le bilan est morose. Le CAC 40 a clôturé vendredi l'année tout juste au-dessus des 3.800 points (- 1,19 %), à l'image de 12 mois compliqués pour l'indice parisien. Pour 2010, il affiche un repli de 3,34 % contre une progression de 22 % en 2009. C'est loin du consensus établi en début d'année envisageant une progression de 10 % à 15 % des actions françaises. Un recul qui s'explique en grande partie par la contre-performance des valeurs financières, fortement pondérées dans l'indice et perçues comme très exposées au risque souverain. Le CAC 40 a aussi souffert du poids des valeurs publiques, comme EDF et GDF Suez, particulièrement délaissées en 2010. Pour Frédéric Buzaré, responsable de la gestion actions de Dexia AM, il s'agit là d'une vraie déception. « Les performances économiques de la France ne justifient pas que le marché ait infligé une telle pénalité », explique-t-il. Du coup, la Bourse de Paris figure parmi les mauvais élèves boursiers en Europe. L'indice PSI 20 portugais, l'Ibex 35 de Madrid et le Footsie MIB de Milan ont cédé respectivement 10,3 %, 17,4 % et 13,3 %. Des performances négatives « qui reflètent les craintes actuelles sur les déficits publics et les niveaux d'endettement de ces États », soulignent les experts de Fidelity. « Les marchés ont distingué les pays à problèmes comme la Grèce et les pays plus forts à l'image de l'Allemagne », renchérit Frédéric Buzaré. Résultat, le DAX 30 signe une très belle année 2010 avec une progression de 16,06 % quand la Bourse d'Athènes a plongé de 35,6 %. « L'Allemagne dispose d'un profil de croissance fort et visible pour les années à venir », note-t-on chez Fidelity. De quoi rassurer les investisseurs qui se sont précipités sur les grandes valeurs industrielles allemandes très exposées à la croissance des pays émergents. De son côté, la Bourse de Londres s'en sort bien (+ 9 % pour le Footsie 100) portée par la progression de ses valeurs minières. Si l'Europe affiche des performances très contrastées, le bilan est plus solide pour les places financières américaines. Le DJ 30 enregistre une progression annuelle de 11,02 %, le S&P 500 de 12,78 % et le Nasdaq, à composante technologique, de 16,91 %. Plusieurs facteurs expliquent cette performance de Wall Street : l'attrait des « small and midcaps » animées par des opérations de fusion-acquisitions, l'effet dollar favorable aux sociétés exportatrices américaines et les profits du secteur bancaire. « La politique expansionniste de la Fed et sa volonté sans faille de soutenir l'économie ont joué », note aussi Frédéric Buzaré. Année 2010 sportiveEn Asie, l'année 2010 aura été plus mitigée. La Bourse de Tokyo a cédé 3 % pénalisée en grande partie par l'évolution du yen. Hors effets de change, le marché tokyoïte progresserait de 10,7 % selon des données Reuters. Après une année 2009 record (+ 80 %), la Bourse de Shanghai a signé une des plus mauvaises performances dans le monde. Son indice composite a chuté de 14,3 % en 2010 en raison des craintes de resserrement monétaire. Au final, le bilan boursier de 2010 apparaît donc globalement positif mais très constrasté. Pour Frédéric Buzaré, « cela reflète des économies à plusieurs vitesses, avec un décalage entre les pays émergents et les pays développés, et une fracture Nord-Sud au sein même de ces derniers ». Le stratégiste veut néanmoins voir dans cette année 2010 « sportive » un message d'espoir. « Les marchés actions s'en sont bien sortis malgré tous les problèmes rencontrés. Je ne vois pas pourquoi ils feraient moins bien en 2011. »
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