Le sort de l'intersyndicale entre les mains de la CGT

Les autres participants en ont tous conscience. Sans la CGT, l'intersyndicale, déjà réduite à cinq membres depuis la fin du conflit sur la réforme des retraites, n'a plus lieu d'être. Les dirigeants de la CFDT, de l'Unsa, de Solidaires et de la FSU suivront donc avec intérêt les débats qui se tiendront ces jeudi et vendredi lors du Comité confédéral national (CCN) de la CGT. L'instance devrait, en effet, trancher sur l'opportunité de continuer ou non à participer à l'intersyndicale. Depuis le début de l'année, un certain flottement est apparu. Alors que fin novembre 2010, les cinq membres de l'intersyndicale avaient convenu de poursuivre leurs échanges et de tenter de bâtir une plate-forme revendicative commune, la CGT donne le sentiment de traîner des pieds lors des réunions qui se tiennent début janvier. Officiellement, ses représentants jugent que les divergences sur les sujets d'actualité (assurance chômage, retraites complémentaires...) sont trop importantes, notamment avec la CFDT, pour permettre la poursuite du travail en commun. Un argument qui ne convaint pas au sein de l'intersyndicale. « Les divergences ne sont pas nouvelles. Et on a été capables de construire des actions. Nous pensons qu'en 2011, avec les dossiers lourds qui nous attendent, il était possible de construire des analyses ensemble », souligne Annick Coupé, de Solidaires. La fin de l'approche unitaire« Il y a des sujets sur lesquels on peut travailler : l'emploi, la dépendance, la fonction publique. Et si cinq organisations syndicales sont, dans la perspective de 2012, capables de dire : ?Voilà quelles sont nos priorités?, ça aurait du poids », renchérit Jean Grosset, de l'Unsa.Les discussions au sein du CCN diront si la prise de distance de la CGT à l'égard de l'intersyndicale n'est que temporaire ou plus durable. Dans le premier cas, la centrale de Bernard Thibault aura sans doute obtenu une plus grande écoute de ses partenaires à l'égard de ses arguments. Dans le second, elle aura prouvé à ses militants les plus contestaires qu'elle ne cède pas au compromis. Quitte à sacrifier son concept de « syndicalisme rassemblé ». Et à donner aux salariés le sentiment que les syndicats sont incapables de s'entendre... Agnès Laurent
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