Emprunts toxiques : des élus locaux repartent à la charge contre les banques

Les emprunts toxiques sont un problème national, il faut aider les collectivités qui en ont contracté. Tels sont en substance les propos tenus mercredi par le maire de Saint-Étienne, Maurice Vincent, au directeur de cabinet de Christine Lagarde. Maurice Vincent a plaidé auprès d'Alexandre de Juniac pour la création d'une structure de « défaisance », dont le passif serait assumé par les banques ou, à défaut, par l'État.Souvent indexés sur les devises, les emprunts toxiques ont la caractéristique d'avoir des taux d'intérêt faibles à court terme, mais des taux d'une très forte volatilité et sans limite supérieure à long terme. À Saint-Étienne, les emprunts toxiques représentaient 70 % de la dette quand Maurice Vincent a pris les rênes de la ville en 2008. Depuis, l'élu socialiste a réussi à faire descendre la part de ces emprunts toxiques à un tiers de son encours total, mais le montant concerné représente encore 120 millions d'euros. Pour Maurice Vincent, nombre de collectivités locales ont atteint, à l'image des Stéphanois, une sorte de point dur, au-delà duquel elles ne peuvent plus renégocier quoi que ce soit avec les banques. 10 milliards d'eurosPar ailleurs, « en prenant en compte les collectivités locales, les hôpitaux et les organismes HLM touchés », le maire de Saint-Étienne évalue à 10 milliards d'euros le montant total des emprunts toxiques subsistants. « Il ne s'agit donc pas de problèmes locaux, mais d'une question de dimension nationale », insiste Maurice Vincent. D'où son idée de cantoner tous les emprunts toxiques dans une structure de défaisance, gérée par des spécialistes de la finance que les collectivités locales n'ont pas (surtout les plus petites), et qui serait financée par une taxe sur les banques, avec la garantie de l'État. Quelle serait l'assiette de cette taxe ? Prudent, Maurice Vincent laisse les spécialistes trancher. Pour lui, l'important est que les « 5 à 7 milliards de pertes potentielles » liées aux emprunts toxiques soient payées principalement par les banques, quitte à être étalées sur plusieurs années. L'élu local plaide pour une loi en ce sens. Il n'est pas le seul. Des parlementaires socialistes, sous la houlette du président PS de Conseil général de Seine-Saint-Denis Claude Bartolone, travaillent à la rédaction d'une proposition de loi. Stéphanie Tisserond
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