En Chine, l'inflation bondit comme un lapin en ce début d'année

Dans le bestiaire qui rythme le calendrier chinois, le lapin va succéder au tigre. C'est sous les auspices du rongeur que le zodiaque décrit comme sociable, discret, raffiné, astucieux, perspicace et sensible, que débute ce jeudi le nouvel an. Il finira le 22 janvier 2012. Cela donnera lieu non seulement à des célébrations en République populaire de Chine, mais aussi autour de la planète parmi la diaspora, comme à Paris.L'année, ont assuré les astrologues de Hong Kong, sera favorable aux mariages et aux relations extra-conjugales. Sur le front des mauvaises nouvelles, ils prédisent une vaste épidémie en Corée du Nord et la poursuite du dérèglement climatique. Ils n'ont rien dit sur la propagation à la Chine des révolutions en cours dans le monde arabe, qui inquiètent tant les autorités, au point qu'elles censurent le mot « Egypte » sur le réseau Internet local.En revanche, les experts ne disent rien sur la conjoncture économique. Pourtant, l'inflation a bondi tel un lapin ces derniers mois. « Elle restera probablement au-dessus de 5 % au cours des prochains trimestres, ce qui est bien plus élevé que la moyenne des dix dernières années, s'affichant autour de 2,2 % », souligne Qu Hongbin, chef économiste chez HSBC.Hausse des produits agricolesSi la hausse des prix a été soutenue en particulier par l'envolée des cours des produits agricoles, elle est appelée à progresser encore dans un proche avenir. L'analyste de HSBC l'explique d'abord par une forte demande saisonnière de produits, liée précisément à la période de vacances pour la célébration du Nouvel An, qui se conjugue avec des problèmes dans la production et le transport, dus à un hiver particulièrement froid. Ensuite, par l'effet inflationniste de cette demande se propageant avec un décalage de six mois, à travers l'économie, et enfin, par la permanence d'une offre excédentaire de crédit. Autre sujet d'inquiétude, la pénurie de main-d'oeuvre. Pour Dong Tao, économiste au Crédit Suisse, le phénomène pourrait s'amplifier « en raison de l'offre croissante d'emplois dans les régions du centre et de l'ouest de la Chine, liée au boom de la construction des infrastructures, et du fait que nombre de personnes sont réticentes à venir travailler dans les riches régions côtières parce que le coût de la vie y est plus élevé qu'à l'intérieur du pays ». L'inflation restera donc le problème majeur pour le gouvernement chinois, à moins que le désir de démocratie vienne s'inviter durant l'année de dérèglement que promet celle du lapin. Robert Jule
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