Les Grecs se disent très agacés par cette  agitation

Les Grecs sont très agacés par l'agitation qui règne dans les couloirs des ministères d'Athènes et dans les salons feutrés de la Commission. « La situation n'est pas arrivée en un jour, résume Tassia, 47 ans, une fonctionnaire d'Athènes. Toutes ces années, ils n'auraient donc rien vu à Bruxelles ? Que nos dirigeants aient menti n'est pas nouveau, mais il étonnant de constater que les fonctionnaires européens ne s'en soient pas rendus compte plus tôt ! ».La question est d'autant plus légitime que six mois avant les élections législatives du 4 octobre dernier, qui ont porté les socialistes au pouvoir, la Banque nationale de Grèce, (BNG), dont le gouverneur tirait déjà la sonnette d'alarme et déclarait « que le déficit du pays serait, pour 2009, à deux chiffres ». La BNG l'a dit, l'a publié dans un rapport public, et l'a fait savoir aux responsables financiers de l'Union européenne. Mais ces derniers n'ont pas donné suite, assure-t-on à Athènes, préférant reprendre à leur compte les chiffres communiqués par l'ancien gouvernement grec, faisant état de 7 % de déficit pour la même année. Comme beaucoup de Grecs, Tassia est persuadée que son pays est victime des spéculateurs. Une conviction qui s'est encore renforcée, le 29 janvier, après les déclarations du porte-parole du ministère allemand des Finances, reconnaissant lors d'une conférence de presse « qu'il y avait un peu de spéculation contre la Grèce sur les titres qu'elle a émis pour se financer ». Déclarations largement relayées par la presse nationale. Cependant, l'approche « patriotique » du Premier ministre socialiste George Papandréou, qui affirme à qui veut l'entendre « qu'on va s'en sortir seuls, sans l'aide de personne », séduit Tassia. Ce qui lui plaît moins, c'est ce contrôle continu et sévère que Bruxelles se propose de faire sur les finances du pays. « Ils viennent après la fête, remarque-t-elle. Or nous savons déjà que nous devons nous serrer la ceinture : il est inutile d'en rajouter ! »Lundi soir, George Papandréou s'est exprimé devant le Parlement dans une allocution reprise en direct par toutes les chaînes, sur le thème de la corruption. Le Premier ministre a jugé que le plan d'économie budgétaire élaboré par son gouvernement et sur lequel doit se prononcer demain la Commission est « le plus complet jamais présenté par le pays ». Centré sur une baisse de 8,7 % du PIB en 2010 et à moins de 3 % en 2012, il devrait entre autres limiter le gaspillage des finances publiques, éradiquer la corruption, qui entretient une économie parallèle de plus de 40 %, faire rentrer les impôts, mais surtout apprendre, voire obliger les Grecs à ne pas vivre au-dessus de leur moyens. Une grande première. Angélique Kourounis, à Athène
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