Au Portugal, un enjeu économique vital

Malgré un contexte de crise, le gouvernement portugais ne veut pas renoncer à ses projets d'infrastructures, tout au plus les ajuster, tant le désenclavement du pays, à l'extrême sud-ouest de l'Europe, est vital pour son économie. L'un des plus emblématiques est le train à « grande vitesse ». Le projet est évalué à 8,9 milliards d'euros, dont 1,38 milliard couvert par les fonds structurels européens. Le gouvernement de José Soacrates veut relier, à l'est, Lisbonne à Madrid en moins de trois heures d'ici à 2013. Viendraient ensuite Lisbonne-Porto, puis Lisbonne-Vigo (une ville industrielle du nord) via une ligne qui, à terme, pourrait atteindre la France.En attendant, c'est le projet Lisbonne-Madrid qui avance, l'Espagne étant le premier partenaire commercial du Portugal. Le 20 janvier, le consortium portugais Elos, qui a choisi le français Systra comme consultant, a remporté un premier appel d'offres, sur les 7 prévus, pour le tronçon Caia-Poceiros. Le prochain appel d'offres, dont le tronçon inclut une traversée du Tage, met deux consortiums en compétition, dont Altavia qui intègre Vinci.rude compétitionLundi, la secrétaire d'État française au Commerce extérieur, Anne-Marie Idrac, a rencontré le ministre des Travaux publics, des Transports et des Communications, Antonio Mendonça, sur fond de relations politiques « au beau fixe » entre les deux pays, a-t-elle souligné. « Je suis là pour soutenir les entreprises françaises », a affirmé Anne-Marie Idrac, alors que se tenaient, à l'initiative de l'agence Ubifrance, des rencontres entre une vingtaine d'entreprises françaises et des donneurs d'ordres portugais, dont Rave, l'entité chargée de la mise en oeuvre du projet Grande Vitesse au Portugal, qui dépend de Refer, le gestionnaire du réseau ferré portugais.La compétition ? intereuropéenne ? est rude en effet ; avec les allemands, notamment Siemens, et surtout les espagnols, comme Iridium, filiale de ACS, ou FCC, leader du consortium Tavetejo. Certains de ces acteurs devraient se retrouver sur un projet jugé « prioritaire » par le gouvernement : la construction d'un nouvel aéroport à Lisbonne. Un premier pas devrait être franchi avec l'ouverture prochaine du capital de l'entité publique gérant les aéroports. Coût estimé du projet : 4 milliards d'euros.Robert Jules, à Lisbonne
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