Le train à grande vitesse américain enfin sur les rails

Il n'y a pas de raison pour que l'Europe ou la Chine aient des trains les plus rapides alors que nous pouvons les construire ici même, aux États-Unis. » Barack Obama vient de poser les fondations du réseau de voies ferrées à grande vitesse américain, attendu depuis des années. Le président a pour cela puisé 8 milliards de dollars (5,7 milliards d'euros) dans son plan de relance et accordé des subventions à 31 des 50 états du pays. La Maison-Blanche a ainsi donné le coup d'envoi à « 13 couloirs majeurs » de lignes à grande vitesse, soit en les créant ex nihilo, soit en modernisant des trajets existants. L'administration espère créer des dizaines de milliers d'emplois, participer à la revitalisation des infrastructures et proposer une alternative crédible à la voiture et l'avion.Pour l'heure, une seule ligne de passagers express existe aux États-Unis, reliant New York à Washington. Mais ses trains, les Acela, peuvent rouler au mieux à 150 kilomètres à l'heure, deux fois moins vite donc que la plupart des TGV européens et asiatiques.la part du Lion pour 2 étatsLe département des Transports a reçu 45 demandes de subventions totalisant 55 milliards de dollars. Mais, sur les 8 milliards de dollars effectivement alloués, deux États se sont taillé la part du lion : la Californie, qui a remporté 2,25 milliards de dollars pour une ligne Los Angeles-San Francisco, et la Floride ayant obtenu 1,25 milliard de dollars pour un trajet reliant Tampa, Orlando et Miami. Les trains opérant sur ces lignes pourront respectivement rouler à 354 et 270 kilomètres à l'heure. L'état de Floride estime que sa ligne pourrait être achevée en 2015, créant 23.000 emplois directs. Le représentant républicain de Floride John Mica déplore pourtant que les fonds fédéraux aient été ventilés entre 31 États. « La vitesse des lignes du Midwest ne dépassera pas 170 kilomètres à l'heure », dénonce l'élu, pour qui, à l'approche des élections de mi-mandat, ces projets « ont été sélectionnés pour des raisons politiques ».32 sociétés intéresséesL'industrie ferroviaire, pour sa part, est dans les starting-blocks. Alstom Transports a ainsi multiplié les contacts avec l'administration Obama et des responsables politiques locaux dont le gouverneur de l'état de Californie, Arnold Schwarzenegger. « Même si les appels d'offres n'ont pas encore été lancés, nous venons de franchir une étape majeure », se félicite le siège du groupe, qui emploie 1.650 personnes aux États-Unis, et rappelle qu'il a construit « 670 trains à grande vitesse sur les 900 circulant à travers le monde ». Alstom Transports ne s'inquiète pas de la clause « Buy America » attachée au plan de relance, car l'industriel fournit le marché américain à partir de son site d'Hornell, dans l'état de New York. Même discours chez l'allemand Siemens, qui emploie 700 personnes dans son usine de Sacramento, en Californie. Un site où il achève l'embauche de 200 personnes et qu'il s'apprête à agrandir pour « justement répondre à des projets comme le train à grande vitesse ».Mais les deux groupes européens ne seront pas les seuls, loin de là. Au total, 32 sociétés ont manifesté leur intérêt pour ce marché au département des Transports. Alstom et Siemens feront notamment face aux américains General Electric et Lockheed Martin ainsi qu'aux japonais Hitachi et JR Central, le fabricant du Shinkansen, le « bullet train ». Le siège de GE affirme « regarder toutes les lignes à l'étude » et se dit prêt « à servir ses clients où qu'ils se trouvent aux États-Unis ». Le canadien Bombardier évalue aussi l'intérêt économique de ces projets et n'écarte pas de collaborer avec d'autres industriels, comme c'est déjà le cas avec Alstom pour les trains Acela.
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