L'assurance des entreprises à l'épreuve des pays émergents

Les économies émergentes et en particulier la Chine, étaient au centre des débats mercredi à Deauville lors de l'ouverture des Rencontres annuelles de l'Amrae, l'association pour le management des risques et des assurances de l'entreprise. « Le monde ne se réfère plus à l'Amérique du Nord. Le nouveau monde est la Chine et ses voisins asiatiques », a ainsi affirmé Lord Levene, le président du Lloyd's de Londres. Il a qualifié de « décision stratégique » la volonté de développer la présence du Lloyd's en Chine même si le volume d'affaire y reste encore modeste. « Il y a 100 ans quand nous avons commencé à travailler aux États-Unis, nous y avions très peu d'affaires, aujourd'hui c'est 40 % de notre activité », a-t-il ajouté. Le marché londonien a donc obtenu une licence pour exercer la réassurance en Chine depuis 2006. Convaincu lui aussi que « la croissance vient des pays émergents, François Pierson, président du pôle dommages d'Axa au niveau mondial et de la filiale dédiée aux risques d'entreprises Axa Corporate Solutions, a observé qu'il faut adapter l'offre d'assurance au marché. « La responsabilité civile qui représente 30 % du portefeuille mondial, ne représente que 3 % du marché chinois. En revanche, l'assurance maritime et dommages qui représentent 50 % du marché mondial, constitue 80 % du marché chinois ». 750 otages de piratesTout en manifestant le souhaitde croître davantage, François Pierson a néanmoins insisté sur la nécessité de préserver la rentabilité technique dans ces zones exposées à des risques nouveaux et élevés, comme la piraterie. Pour Thierry Derez, le maintien de cette rentabilité passe en priorité par une gestion de sinistres efficace et innovante qui seule permet de « conserver la compétitivité des tarifs ».Ce congrès confirme que la piraterie est une préoccupation croissante des assureurs maritimes et des armateurs. Selon Axa Corporate Solutions, filiale spécialisée dans les grands risques d'entreprises, 750 otages et 35 navires sont actuellement séquestrés par des pirates dans le monde. Le golfe d'Aden près de la Somalie reste l'une des zones les plus dangereuses et les plus fréquentées avec 400.000 passages par an. « Pendant les trois premières semaines de janvier 2011, 31 incidents ont eu lieu à proximité de la Somalie, 6 « high jacking » (détournements) ont eu lieu et 136 otages ont été pris », explique Patrick de la Morinerie, directeur général adjoint d'Axa CS. La compagnie qui réalise 21,5 % de son chiffre d'affaires (1,9 milliard d'euros en 2009) en assurance maritime, n'exclut pas pour autant cette zone géographique de ses garanties. Elle applique néanmoins des surprimes calculées au cas par cas selon les jours de traversées dans les eaux à hauts risques. Les coûts sont en effet de plus en plus élevés. Les seuls montants de rançons versés à la suite d'actes de piraterie ont atteint 300 millions de dollars en 2010, selon Axa.
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