Des salariés d'Areva demandent des comptes à Roussely

En pleine campagne autour de la succession d'Anne Lauvergeon à la tête d'Areva, les actionnaires salariés s'interrogent sur le rôle joué par François Roussely, ancien PDG d'EDF, actuel vice-président Europe de Credit Suisse dans la récente augmentation de capital du groupe nucléaire. Framépargne, le fonds d'actionnariat salarié qui détient 0,4 % d'Areva, a mandaté la société de conseil aux actionnaires Deminor afin de « démêler l'écheveau » qui a abouti « à une opération qui valorise Areva à un niveau très inférieur aux estimations précédentes », et voir s'il n'y a pas eu de conflits d'intérêts, explique le directeur général de Deminor, Fabrice Rémon.Cette volonté de faire la lumière résonne avec la déclaration d'Anne Lauvergeon, candidate à sa propre succession, dans une tribune publiée mercredi dans « Le Monde » : « Les dirigeants d'Areva ne peuvent pas être choisis sous le manteau. » Deminor a rendu publics hier deux courriers adressés au PDG d'EDF, Henri Proglio, et au président de Credit Suisse à Zurich, Hans Ulrich Doerig, dans lesquels il pointe les différentes casquettes de François Roussely dans cette affaire. Il souligne en particulier son rôle de conseiller du fonds souverain du Qatar, candidat malheureux à l'augmentation de capital d'Areva, et d'auteur d'un rapport sur la filière nucléaire. Cette démarche intervient après l'annonce mi- janvier du dépôt d'une plainte par le même Framépargne visant François Roussely pour trafic d'influence et prise illégale d'intérêts. Cette plainte n'a toujours pas été déposée. Mais pourrait l'être. « Nous préférons donner d'abord à nos interlocuteurs une chance de s'expliquer », explique Fabrice Rémon. M-C. L.
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