Fermentalg en phase active de préindustrialisation

Issu de l'univers de l'aquaculture, Pierre Calleja a commencé à s'intéresser aux micro-algues quand il a constaté que celles qui alimentaient les écloseries européennes arrivaient... du Japon par pont aérien ! Il n'a donc pas eu trop de peine à imaginer le parti que l'on pouvait tirer de ces organismes très anciens s'ils étaient élevés en France. Il a opté pour un procédé de culture par hétérotrophie pour obtenir des rendements élevés pour un coût très inférieur à celui des cultures autotrophes. L'idée ayant fait son chemin, Pierre Calleja a créé début 2009 Fermentalg, entreprise basée à Livourne (Gironde) qui emploie aujourd'hui six salariés. À l'abri des pollutionsAprès un premier tour de table de 3,7 millions d'euros voici deux ans, la société vient de lever 5,3 millions d'euros auprès de Demeter, ACE Management, Emertec, CEA Investissement, Aquitaine Création Investissement et Picoty.Avantage supplémentaire du process (breveté) que la société continue à affiner : ces micro-algues sont à l'abri des pollutions auxquelles elles pourraient être exposées en milieu naturel. Elles sont élevées dans le noir dans deux cuves de 150 litres et dans une autre de 750 litres. Elles sont nourries avec des sous-produits industriels tels que le glycérol. Si le chiffre d'affaires de la société est aujourd'hui inexistant puisqu'elle est toujours en phase de mise au point, les débouchés potentiels offrent d'intéressantes perspectives pour nourrir les poissons en aquaculture sous forme de pâte d'algues concentrée ou pour produire des oméga 3, remplaçant les huiles de poisson dans la nutrition humaine. Les molécules issues de ces micro-algues auront aussi des applications dans la cosmétologie et la chimie verte. Enfin, ces micro-algues peuvent servir de base à de nouveaux biocarburants.En collaboration avec une centaine de chercheurs issus de différents laboratoires, l'équipe de Fermentalg travaille aussi sur les souches. « Nous commençons à domestiquer les souches sauvages », avance Pierre Calleja. Jusqu'à présent, 8.000 souches sur plusieurs millions ont été testées. « Notre portefeuille de souches brevetées augmente tous les mois », précise l'entrepreneur. D'ici à un an, un pilote de 20.000 litres devrait être construit, étape majeure de la préindustrialisation.Claude Mandraut, à Bordeaux
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