L'université Paris-Dauphine relance le débat sur les droits d'inscription

« La question des droits d'inscription à l'université n'est pas posée aujourd'hui. » En s'exprimant ainsi, mardi matin, Valérie Pécresse, la ministre de l'Enseignement supérieur, a voulu désamorcer le début de polémique née de la décision, prise lundi soir par le conseil d'administration de Paris-Dauphine, d'augmenter fortement les droits d'inscription de certains de ses masters.La célèbre université de l'Ouest parisien a, en effet, décidé de faire passer, à la rentrée 2010, les droits de 48 de ses 105 masters de gestion et d'économie internationale de 231 euros actuellement à... 4.000 euros maximum. Les grandes écoles de gestion réclament, elles, le double annuellement. Près de 1.500 étudiants sur les 9.000 que compte Dauphine seraient concernés. Le conseil d'administration de l'université a cependant prévu un mécanisme de modulation et d'abattements en fonction des revenus des familles des étudiants. Les boursiers, de même que les handicapés, seront exonérés de droits.Face aux critiques de l'Unef, Dauphine se défend d'être dans l'illégalité en adoptant une telle délibération. Les masters concernés sont tous, en effet, des diplômes « maison » délivrés par un « grand établissement », statut dont peut bénéficier cette université. Ce statut lui permet de fixer les droits de ses diplômes comme bon lui semble. La ministre de l'Enseignement supérieur a cependant demandé à ses services d'examiner rapidement la légalité de la délibération au vu d'un avis du Conseil d'État de 2008, rendu justement à propos de Dauphine. En fait, au-delà du cas Dauphine, c'est bien le problème du montant des droits universitaires qui est posé à nouveau, quoi qu'en dise Valérie Pécresse. Si le montant des droits est fixé nationalement par le ministère, beaucoup d'universités contournent la règle en réclamant à leurs étudiants des frais complémentaires quasiment obligatoires (pour frais de dossier, de reprographie de documents...). HypocrisieSelon une récente enquête de l'Unef, 29 universités sur 80 recourent à ce stratagème pour accroître leur budget. Grenoble 2 et Chambéry réclament ainsi, selon l'Unef, plus de 4.000 euros par an. Autant que Dauphine. Hypocritement, le gouvernement ferme les yeux. Patrick Coquidé
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