Les grandes villes de province attirent de plus en plus les cadres

Avec ses nombreux sièges sociaux d'entreprises, Paris a longtemps dominé le marché des cadres de direction ou occupant des fonctions hautement qualifiées. Mais la capitale est désormais concurrencée, sur ce terrain, par de grandes métropoles régionales, telles que Grenoble, Toulouse ou Rennes, selon une étude de l'Insee rendue publique ce mercredi.Certes, la zone urbaine francilienne concentre encore un million de cadres dans des métiers liés aux prestations intellectuelles, à la conception-recherche, à la gestion, à la culture et aux loisirs. Soit 18 % de ses emplois en 2006. Mais le développement très rapide de ces métiers depuis le début des années 1980 ? passant de 1,1 million en 1982 à 2,3 millions en 2006 ? a surtout profité aux grandes villes de province. MutationEn tête des zones urbaines ayant le plus attiré de cadres entre 1982 et 2006, Grenoble, où ils représentent désormais 14 % des emplois (contre 7,3 % en 1982) grâce à l'essor des activités de recherche et développement. Viennent ensuite Toulouse (13,7 %, contre 6 % en 1982) et Lyon (12,1 %, contre 6,5 % en 1982). D'autres villes plus petites, mais ayant développé des activités spécifiques, ont aussi bénéficié de ce mouvement, à l'instar de Niort, avec les fonctions financières et d'assurance, ou de plusieurs villes de la région Rhône-Alpes (Annecy, Chambéry ou Valence). À l'inverse, des centres urbains très peuplés, tels que Rouen, Toulon ou Douai-Lens et Valenciennes, n'ont pas connu cette mutation et comptent toujours moins de 7 % de cadres très qualifiés dans leur emploi total.Si les villes attirent toujours plus les métiers intellectuels, le mouvement est exactement inverse pour les fonctions de production qui ne cessent de s'éloigner des centres urbains. Sous l'effet conjugué du prix de l'immobilier et des contraintes croissantes en matière de sécurité, la part des métiers de fabrication, du bâtiment ou de travaux publics a fortement reculé entre 1982 et 2006 tant à Paris que dans les grandes capitales régionales. Sans surprise, seuls les métiers de proximité ? distribution, santé, social, éducation... ? se répartissent uniformément sur le territoire. Et croissent au même rythme que la population.
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