À Wall Street, les salaires et les bonus atteignent un niveau record

Cent trente-cinq milliards de dollars en salaires et bonus. C'est le montant record reversé l'an passé par 25 des plus importantes firmes financières de Wall Street. Cela représente une hausse de 5,7 % par rapport à 2009, selon le baromètre annuel réalisé par le « Wall Street Journal ». Ces établissements ont ainsi consacré 32,1 % de leur chiffre d'affaires - qui a progressé de 1 %, à 417 milliards de dollars - pour leurs employés, dont la rémunération moyenne a atteint 141.000 dollars (+ 3 %). Le reste de la hausse a été provoqué par la progression des effectifs, qui se rapprochent désormais du million.Face aux critiques pourtant, les pratiques salariales ont changé. La part des rémunérations différées a ainsi atteint 50 % en 2010, contre 33 % l'année précédente. De nombreuses banques ont par ailleurs relevé la compensation de base de leurs employés et diminué la partie variable. Officiellement pour encourager les performances à long terme. Mais aussi pour ne pas s'attirer les foudres des autorités, toujours promptes à remettre en cause ces bonus qui incitent à la prise de risque. Chez Goldman Sachs par exemple, le salaire annuel d'un manager a grimpé de 300.000 à 500.000 dollars. La grande banque d'affaires s'est montrée moins généreuse sur les primes de fin d'année. Au total, elle n'a reversé « que » 15,4 milliards de dollars à ses salariés, contre 16,2 milliards en 2009. Mais ce repli reste bien moins marqué que celui de ses revenus. Et Goldman s'est distinguée en triplant le salaire de son PDG, Llyod Blankfein, et en lui allouant un bonus de 12,6 millions de dollars. Si Bank of America a fini l'année dans le rouge, avec une perte de 3,6 milliards de dollars, son PDG, Brian Moynihan a quant à lui obtenu une augmentation de 67 % de sa rémunération (10 milliards de dollars, bonus inclus). « Les grands noms sont payés plus, ce qui signifie que les autres le sont moins », note le professeur Brown de l'université de Denver dans le « Wall Street Journal ». Critère primordialCar les firmes redoutent de perdre leurs meilleurs éléments si elles ne leur offrent pas des niveaux de rémunération suffisants. Selon un sondage mené par eFinancialCareers.com, 37 % des professionnels de la finance font en effet de leur rémunération le critère primordial dans leur choix de carrière. À l'opposé, nombreux sont ceux qui n'ont pas reçu de bonus cette année, le « club des zéros » comme l'appelait récemment le « New York Times ». « Des employés du back-office, des traders intermédiaires, des banquiers, des courtiers, » énumérait le quotidien.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.