La Banque du Japon ne voit pas le bout du tunnel

« La banque centrale va devoir faire plus encore si elle veut que le pays se sorte de la déflation. » C'est par voie de presse que le ministre des Finances, Naoto Kan, s'est livré en début de semaine à ce nouvel appel du pied à l'égard de l'institut monétaire de son pays. « De nouveaux efforts en matière de politique monétaire sont nécessaires, a-t-il martelé, si le Japon veut dépasser ce problème avant les cinq à dix prochaines années... » Cet avertissement fait écho au discours du Premier ministre, Yukio Hatamoya, qui a rappelé devant le Parlement que le gouvernement prendrait des « mesures fortes » allant dans ce sens avec la Banque du Japon. Il donne du poids aux pronostics des analystes qui tablent sur l'annonce prochaine de nouvelles mesures d'assouplissement de sa politique monétaire. Qu'il s'agisse d'un élargissement du programme d'injections de liquidités ? L'enveloppe est actuellement de 110 milliards de dollars ? ou encore d'achat supplémentaire d'obligations d'État. La réponse de la BOJ ne s'est d'ailleurs pas fait attendre. « Nous sommes déterminés à maintenir une politique monétaire accommodante jusqu'à ce que le Japon sorte de la déflation », a rappelé Kazuo Monma, chef économiste de l'institut monétaire. « Le risque de voir l'économie s'effondrer est faible, mais il y a encore un long chemin à parcourir avant que la croissance soit durable », a-t-il concédé. En décembre, sous l'influence de la faiblesse de la demande domestique, les prix ont encore baissé de 1,7 % par rapport à l'an dernier. Et, selon les pronostics de la BOJ, ils devraient continuer de fléchir cette année ? pour la troisième année d'affilée ?, jusqu'en mars 2012. Jusqu'alors la Banque s'est refusée à accroître ses achats en bons du Trésor, craignant que son geste ne soit interprété comme le risque d'un creusement supplémentaire de la dette publique. Celle-ci représente déjà près de 200 % du PIB japonais. Et pourrait encore passablement se dégrader. Naota Kan n'a pas caché que le pays aurait à faire face à des dépenses sociales supplémentaires, de l'ordre de 6.000 milliards de yens (66,5 milliards de dollars) lors de l'exercice fiscal 2011-2012. Des dépenses qui n'ont rien pour rassurer, dès lors que le pays a déjà dû subir une dégradation par S&P de la perspective de sa note souveraine. Marjorie bertouille
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