Les hedges funds rendent le cacao amer

chronique des marchésLes fèves de cacao coûtent trop cher. Barry Callebaut, un des premiers chocolatiers suisses en est persuadé. « Des hedge funds interviennent sur le marché depuis six mois. Ils n'ont rien à faire là, et c'est le consommateur de chocolat qui en paie le prix », a déclaré hier Juergen Steinemann, PDG de Barry Callebaut. Sur les marchés à terme, le cacao est en effet, avec le sucre, une des denrées actuellement les plus recherchées. Les prix ont bondi de 20 % sur 2009 et continuent sur leur lancée, avec un plus-haut sur 21 ans touché fin janvier à Londres, à 2.209 dollars la tonne hier. Le marché pariait l'année dernière sur une récolte trop modeste. Cette fois, c'est la perspective d'un rebond de la consommation qui allèche les investisseurs. En 2009, le chocolat a en effet vu sa consommation chuter de 2,6 %. Pour le groupe suisse, le rythme de croisance normal, qui est une augmentation annuelle de 2 à 3 % des tablettes et autres friandises consommées dans le monde, devrait reprendre à partir de 2011. Des éléments fondamentaux qui n'expliquent pas l'envolée des cours. D'ailleurs, le PDG n'accuse pas que les spéculateurs. Il pointe aussi du doigt le manque de fluidité de l'information dans le petit monde du cacao. Ainsi, l'incendie d'entrepôts du groupe en janvier, en Côte d' Ivoire, a étonnamment soutenu les cours. « Moins de 5.000 tonnes de fèves ont brûlé, pourtant on a tout de suite parlé de 15.000 tonnes », proteste le dirigeant. De là à dire que le marché du cacao fonctionne mal, il n'y a qu'un pas. « Les craintes d'une raréfaction de l'offre sont exagérées par des rumeurs », confirme un analyste. Quelqu'un aurait-il intérêt à voir les cours grimper sur le cacao ? Aline Robert
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