Stéphane Hester : « Plus tôt RBS sera privatisée, mieux ce sera »

STRONG>RBS était encore dans le rouge en 2010. L'année 2011 verra-t-elle le retour au profit ?L'année 2011 sera en amélioration par rapport à 2010. Notre objectif est d'être profitable. En 2010, nous étions déjà profitables selon certains critères.En prenant la tête de RBS le 1er octobre 2008, vous avez lancé une énorme restructuration, décidant de fermer ou vendre un cinquième de la banque, soit environ 300?milliards d'euros d'actifs. Quel était votre sentiment ?C'est effectivement la plus grande restructuration bancaire jamais réalisée, peut-être à égalité avec Citigroup. Aucune de nos réalisations actuelles n'avait jamais été faite auparavant. Néanmoins, quand je faisais partie de l'équipe qui conseillait le gouvernement suédois sur la restructuration de ses banques - j'avais alors une vingtaine d'années - les principes étaient les mêmes qu'aujourd'hui comme de séparer la bonne banque de la mauvaise banque.Qu'avez-vous pensé des décisions de votre prédécesseur, Fred Goodwin ?RBS a, de toutes les banques, commis des erreurs parmi les plus graves. Mais celles-ci n'étaient pas secrètes. D'ailleurs, les actionnaires avaient voté en leur faveur [pour l'acquisition d'ABN Amro en octobre?2007, Ndlr]. Les erreurs les plus importantes portaient notamment sur la taille du bilan, son financement, la quantité de fonds propres, le déséquilibre entre prêts et dépôts, la dépendance aux marchés de financement à court terme... Tout cela a été réglé. Il nous reste encore à améliorer le coeur de la banque.À quelle date espérez-vous que le gouvernement britannique se désengage de RBS ?Nous voudrions que le gouvernement soit en position de commencer à vendre sa participation le plus tôt possible. Cependant, cela ne pourra pas se faire en une seule fois, parce que c'est trop gros. De plus, je ne crois pas que cela sera dans les prochains mois, parce que la commission bancaire [chargée par le gouvernement d'étudier la séparation entre banques d'investissement et de détail, Ndlr] doit d'abord terminer son travail.La privatisation pourrait-elle débuter fin 2011 ou début 2012 ?Je ne peux pas contrôler cela. Je voudrais que cela soit aussi rapide que possible, suivant le rythme de la commission bancaire [qui doit remettre son rapport à l'automne, Ndlr]. Je ne peux pas être précis. Mais sur le principe, le plus tôt sera le mieux.Le fonds souverain du Qatar s'est dit intéressé par une participation dans les banques britanniques nationalisées. Avez-vous eu des discussions avec lui ou d'autres investisseurs ?Non. Bien sûr, à l'occasion des résultats, nous rencontrons les investisseurs. Mais nous n'avons pas de discussions spécifiques concernant la privatisation.RBS possède 104 millions de livres sterling (122 millions d'euros) d'obligations dans les banques irlandaises. Acceptez-vous le principe d'une perte sur ces obligations ?Il est très important que l'industrie financière soit comme les autres industries : quand l'argent des actionnaires est épuisé, ce sont ensuite les créanciers qui font face aux pertes. C'est normal. Je soutiens l'idée d'un partage des pertes. Mais cela doit être fait sur plusieurs années, en accord avec tout le monde et de façon prévisible. Le marché peut alors s'adapter. C'est plus compliqué quand il y a des changements soudains et inattendus, comme l'a montré la crise irlandaise en novembre à la suite du débat lancé par l'Allemagne [sur le partage des pertes avec les détenteurs des obligations, provoquant la panique des marchés, Ndlr].Avec la multiplication des nouvelles règles européennes, est-il plus difficile pour une banque britannique de faire face à la concurrence internationale ?Il serait prématuré de conclure cela. Mais il est vrai qu'il y a des risques que les banques situées dans un pays où le régulateur est plus dur - et le Royaume-Uni en fait partie - peuvent être désavantagées.
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