Le labo Ipsen condamné à se réinventer pour survivre

cite>Ipsen va changer. Marc de Garidel, le nouveau patron arrivé il y a trois mois, a débuté une « revue stratégique » des activités du laboratoire contrôlé par la famille Beaufour. Elle doit aboutir « vers le milieu du deuxième trimestre ». Un flou à la mesure des difficultés du groupe. Fourvoyé dans sa stratégie américaine après l'acquisition de Tercica en 2008, dont le principal produit a déçu, « lâché » par son partenaire Roche dans le développement de l'antidiabétique Taspoglutide, pourtant considéré comme un blockbuster potentiel, Ipsen a arrêté deux développements de molécule depuis décembre. En Bourse, l'action a chuté de 40 % en un an.Marc de Garidel veut d'abord recentrer le groupe sur quelques aires thérapeutiques, dont les peptides, les toxines et l'hémophilie avec son partenaire américain Inspiration. « Ipsen ne peut pas tout faire », a-t-il martelé, rappelant la taille du labo (1,07 milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2010) face à des concurrents comme Allergan ou Novartis. Conséquence : il envisage des cessions d'actifs, sans préciser quels domaines seront touchés. Les produits de médecine générale, plus vieux et moins rentables, sont dans la ligne de mire. Le plus célèbre d'entre eux, le Smecta, se porte plutôt bien. D'autres, comme le Tanakan, contre les troubles de la mémoire, sont menacés de déremboursement. Recherche de partenariatsLe redressement de la filiale américaine, déficitaire, et le développement dans les pays émergents sont aussi dans les tuyaux. Enfin, Ipsen vise davantage de partenariats extérieurs. Le temps presse : aucun nouveau produit n'arrivera sur le marché avant 2014. Cette année, les revenus issus des produits de médecine générale (36 % des ventes) vont reculer « de 8 à 10 % », tandis que les médicaments de spécialité croîtront de 8 %, moins qu'en 2010 (+ 11 %). Les errements du groupe lui ont coûté 88 millions d'euros de dépréciations d'actifs (avant impôts) en 2010. De quoi faire chuter le résultat opérationnel de 25 % (128,8 millions) et le résultat net de 39 % (95,3 millions). Audrey Tonnelie
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