La flambée du prix du kérosène, facteur de consolidation

L'envolée du prix du baril, si elle persistait, risque d'accélérer une nouvelle fois la consolidation du secteur du transport aérien. « Bon nombre de transporteurs disposent de couvertures carburant permettant de compenser la hausse des prix du carburant pendant quelques mois, mais si la flambée du baril reste à ce niveau ou se poursuit encore pendant trois à six mois, les conséquences pour certaines compagnies seront violentes et il y aura des opportunités », prédit un analyste. D'autant que cette hausse de coûts pourrait se coupler à une guerre tarifaire si les compagnies maintenaient leurs augmentations de capacités. Selon l'association internationale du transport aérien (Iata), l'offre en sièges kilomètres offerts va progresser de 6 % en 2011, un rythme supérieur à la demande (+ 5,7 %). En 2008, la flambée du baril avait conduit à la fusion américaine Delta-Northwest, puis au début du rapprochement (commercial) entre United et Continental. En Europe, elle avait convaincu British Airways et Iberia de la nécessité de se marier tandis que Lufthansa avait lancé les hostilités sur Ausrtian, BMI ou Brussels Airlines. Aujourd'hui, les cibles le plus souvent évoquées sont SAS, Virgin Atlantic, Air Portugal, CSA, LOT, Finnair sans oublier Alitalia dont le pacte d'actionnaires qui lie Air France-KLM (25 % du capital) aux industriels italiens reste seulement figé jusqu'en 2013. IAG, qui coiffe British Airways et Iberia, est notamment intéressé par Finnair et Air Portugal.Une facture de 27 milliardsCe mercredi, l'Iata a revu à la baisse ses perspectives de bénéfices pour le secteur en 2011 à cause du pétrole. Son directeur général, Giovanni Bisignani ne table plus que sur un profit net de 8,6 milliards (6,2 milliards d'euros) contre 9,1 milliards de dollars en décembre. Soit une chute de 46 % par rapport aux 16 milliards dégagés en 2010. Si les prévisions de chiffre d'affaires sont légèrement abaissées, à 430 milliards, « le plus gros changement dans nos prévisions est le prix du pétrole », a indiqué Giovanni Bisignani.Alors qu'elle tablait jusqu'ici sur un prix moyen du baril de 84 dollars sur l'année, l'Iata prévoit aujourd'hui un prix moyen de 96 dollars. Cela devrait gonfler la facture kérosène du secteur de 27 milliards de dollars par rapport à 2010, à 166 milliards de dollars. À titre de comparaison, en 2008, où le baril avait atteint un record en frôlant les 150 dollars en juillet, le prix moyen du baril était à peine supérieur (99 dollars). Tout dépendra de l'impact de la hausse des cours sur l'économie. F. G.
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