Peu de dépréciations d'actifs en 2009

Le constat a de quoi surprendre. Contrairement à ce qu'auraient pu penser bon nombre de spécialistes, la violence de la crise n'a laissé que peu de traces dans le bilan des sociétés cotées. Alors que la saison des publications de résultats annuels des groupes du CAC 40 s'achève la semaine prochaine, seule une poignée de ses membres ont constaté des pertes de valeur sur leurs immobilisations incorporelles. Pour rappel, les normes IFRS imposent, depuis leur mise en application début 2005, des tests de dépréciation annuels aux entreprises cotées. Notamment sur les écarts d'acquisitions, aussi appelés « goodwills », qui correspondent au montant de la prime payée lors d'une opération de croissance externe et sont considérés comme des actifs à part entière. L'idée étant de s'assurer que la situation patrimoniale des sociétés reflète correctement la réalité économique et financière. Or, si l'on en croit les états consolidés 2009, une minorité semble avoir joué le jeu. Parmi les cas isolés, figure Accor, qui a procédé à un nettoyage de bilan à hauteur de 387 millions d'euros avant la scission de ses deux métiers historiques prévue fin juin. De son côté, Carrefour a comptabilisé 766 millions d'euros de dépréciations dont 240 millions sur des écarts d'acquisitions enregistrés en Italie. On peut également citer France Télécome;lécom, qui a constaté 518 millions d'euros de pertes de valeur dont 400 millions en Pologne. Autre exemple, PPR a constaté, entre autres, des dépréciations de 124 millions d'euros sur Conforama et de 425 millions d'euros sur La Redoute.Mais la liste des exemples significatifs s'arrête là. Pourtant, au 30 septembre dernier, la somme des acquisitions réalisées par les sociétés du DJ Stoxx 600 depuis 2005 atteignait, selon Jean-Florent Rérolle, managing director chez Houlihan Lokey, 1.800 milliards d'euros. Et sur ce montant, moins de 10 % ont fait l'objet de dépréciations. Selon l'expert, « le redressement des cours de Bourse a conforté les entreprises dans leur volonté de ne pas trop noircir le tableau au moment de procéder aux tests de dépréciations d'actifs ». Pour lui, les travaux d'évaluation sont souvent « incomplets et mécaniques », car ils portent essentiellement sur des analyses de sensibilité de variables comme le taux d'actualisation ou le taux de croissance à l'infini. Au détriment d'indicateurs opérationnels susceptibles d'avoir plus d'impact sur la valeur actualisée telle que, par exemple, le niveau des prix de vente sur les premières années du plan d'affaires.Encore faudrait-il pour cela disposer d'une visibilité à plus d'un an, qui, pour le moment, a plutôt tendance à faire défaut. nLes travaux d'évaluation sont souvent « incomplets et mécaniques », selon un expert.
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