Un allié d'Angela Merkel propose un « club des pays triple A » qui isolerait la France

Comment défendre la stabilité de la zone euro ? La CSU, sœur bavaroise des Chrétiens-démocrates d\'Angela Merkel, croit avoir la solution : créer un « club » des pays notés \"triple A\" au sein de l\'Union économique et monétaire. C\'est ce que propose Hans Michelbach, chef du groupe CDU/CSU au sein de la commission des Finances du Bundestag, dans les colonnes de l\'édition électronique du quotidien économique allemand, le Handelsblatt.Coopération renforcée à trois ou quatre« Lors du plan d\'aide de Chypre, il s\'est avéré que les Etats notés triple A comme l\'Allemagne, les Pays-Bas et la Finlande, ont soutenu, tous ensemble, une stricte position favorable à la stabilité », a déclaré le député. Et d\'ajouter : « Cet exemple doit faire école et servir de modèle pour une coopération renforcée entre les Etats les mieux notés de l\'UEM. Ceci permettra de renforcer la confiance dans la monnaie unique auprès des citoyens et des investisseurs. » Hans Michelbach souhaiterait que le Luxembourg, également noté AAA, rejoigne ce club, mais le Grand-Duché a été très vexé par les propos de Wolfgang Schäuble sur le modèle économique chypriote qui devait changer car trop dépendant de son secteur financier.Jusqu\'ici, un club informelOn savait, jusqu\'ici, que les Pays-Bas et la Finlande étaient des soutiens sûrs de la position allemande au sein de la zone euro. Parfois même, la Haye ou Helsinki sont allés un peu plus loin que Berlin, par exemple lorsque le premier ministre néerlandais Mark Rutte a proposé en novembre dernier d\'exclure les pays les moins disciplinés de la zone euro ou lorsque, en 2011, la Finlande avait réclamé des garanties propres pour participer au premier plan d\'aide à la Grèce. Mais officiellement, Berlin s\'était bien gardé de présenter un « front uni » avec les pays les mieux notés. Formellement, l\'Allemagne tentait toujours de présenter les décisions européennes comme le fruit d\'un compromis avec la France ou les pays du sud.Défense et ruptureOn ignore ce que cette « coopération renforcée » signifie dans la bouche de Hans Michelbach. Mais il invite le gouvernement fédéral à « se positionner fortement en faveur » de cette coopération. Certes, le député s\'empresse de préciser que cette alliance devra « être solidaire » de pays comme la France ou l\'Italie. La création d\'un tel club serait néanmoins un acte de défense et de rupture. Défense d\'abord de l\'idée de « stabilité », autrement dit de l\'assainissement budgétaire, contre les prétentions à la « croissance » des pays comme l\'Italie et la France. Par leur poids dans l\'économie européenne, par leur crédit sur les marchés, les pays triple A pourraient mieux, en se coordonnant, imposer leurs vues. L\'Allemagne, très critiquée, y serait moins isolée dans sa défense de l\'austérité. Rupture, enfin, avec la politique de coopération franco-allemande comme axe déterminant de la politique européenne. Il est vrai que, 50 ans après la signature du traité de l\'Elysée, et malgré les célébrations, l\'axe franco-allemand n\'est plus guère efficient. Il peine à exister et à dégager une position commune. Berlin préfèrerait donc se tourner vers des alliés ayant des positions plus proches des vues allemandes.Sans doute Angela Merkel ne tombera pas dans le piège de créer formellement ce club. Mais dans les faits, cette coopération renforcée est déjà en vigueur. Face à une France affaiblie par sa situation économique, ce club parvient à imposer le maintien de la consolidation budgétaire comme priorité en Europe, malgré la récession. 
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