Nicolas Sarkozy refuse d'évoquer la sortie du nucléaire

Nicolas Sarkozy aurait-il définitivement renoncé à défendre « son » Grenelle ? Le déjeuner auquel il avait convié lundi, les ONG écologistes ayant participé en 2007 au Grenelle de l'environnement, n'a en effet abouti qu'à renforcer le fossé entre un président très pro-nucléaire et des associations plaidant, toutes, pour une sortie du nucléaire civil. « On a acté un certain nombre de désaccords (...) notamment sur la sortie du nucléaire », a commenté, Bruno Genty président de France nature environnement (FNE).La posture présidentielle, en dépit de la catastrophe de la centrale de Fukushima, n'est pas nouvelle. Ce qui est nouveau dans les rapports complexes qu'entretiennent les ONG et le gouvernement, c'est qu'aujourd'hui les espoirs qu'avait suscité le Grenelle, après l'élection présidentielle de 2007, se sont évaporés. Greenpeace parlait hier, évoquant la mise en oeuvre du Grenelle, de « motion de défiance à l'égard de Nicolas Sarkozy et de son gouvernement ». Et ce qui avait été possible il y a quatre ans, l'exclusion du nucléaire des débats du Grenelle, est aujourd'hui inimaginable.« Le chef de l'État se défend de réagir à chaud après Fukushima. Il ne s'en est pourtant pas privé pour légiférer àprès plusieurs faits divers », proteste une écologiste de Greenpeace choquée par la proposition du président « d'orga- niser un Grenelle de l'efficacité énergétique pour parler de consommation et d'économies d'énergie, mais en excluant le nucléaire des discussions. »Une fracture béanteL'offre du chef de l'État s'est heurtée à un front commun du refus. Seule concession, Nicolas Sarkozy a accepté la proposition des ONG de confier à la Cour des comptes un « rapport sur le coût réel du nucléaire » et d'y associer « des experts indépendants du nucléaire et de l'État », ont indiqué les participants. « Nous avons demandé l'audit de la Cour des comptes sur la filière électronucléaire en France, sur son coût, sur son financement, y compris en tenant compte du prix du démantèlement des centrales. Cela n'a jamais été fait », a commenté le directeur du WWF France, Serge Orru. Et comme pour bien faire comprendre ses positions, le chef de l'État évoquera à nouveau ce dossier aujourd'hui lors de la visite de... la centrale nucléaire de Gravelines (Nord). « Parce que les écolos et le Grenelle... ça commence à bien faire ! »
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