L'américain Sherwin-Williams ajoute l'Europe à sa palette de peinture

À l'heure où les pays émergents ont le vent en poupe, le spécialiste américain des peintures Sherwin-Williams se démarque. Numéro trois mondial derrière le néerlandais AkzoNobel et l'américain PPG avec 5,5 milliards d'euros de ventes en 2009, il vient de racheter deux sociétés européennes spécialisées dans le vernis pour bois. Il finalise l'acquisition du suédois Becker Acroma (230 millions de d'euros de chiffre d'affaires), qui fournit notamment le fabricant de meubles Ikea. En mars, il avait mis la main sur l'italien Sayerlack (125 millions d'euros de revenus) pour 30,7 millions. Un prix « dans la moyenne du secteur », estime Yves Trias, le patron de Sayerlack France. Pourquoi une telle stratégie ? « L'Europe - avec des industriels comme Ikea notamment - reste le premier prescripteur de processus de vernissage industriel. À la différence de ses concurrents, Sherwin-Williams en était quasiment absent, alors que le groupe est numéro un du marché de la peinture aux États-Unis », souligne Yves Trias. Or, les industriels du Vieux Continent, même s'ils sous-traitent en Europe de l'Est ou en Asie, représentent encore la moitié du marché mondial du meuble et de la menuiserie, contre 25 % pour les États-Unis. Cette répartition géographique se retrouve sur le marché du vernis, estimé à 1,5 milliard de dollars dans le monde. Optimisme prudent Pour autant, la crise économique n'a pas épargné le secteur. L'an dernier, la filiale France de Sayerlack a vu ses revenus chuter de 20 %, à 12 millions d'euros. « Les volumes ont baissé de 10 % à 25% selon les applications, conséquence de la mauvaise santé du bâtiment. Nous sommes touchés aussi bien pour l'activité meubles [vernis et laques, 70 % des ventes] que dans la branche menuiserie extérieure [lasure industrielle pour les portes et fenêtres, 30 % des ventes] », détaille Yves Trias. Pour 2010, il table sur une « légère croissance » en France. Des prévisions en ligne avec le marché du meuble (+ 2,8 % au premier semestre selon la Fédération française du négoce de l'ameublement et de l'équipement de la maison).Sayerlack tente aussi de préserver ses marges. « Après un gel des tarifs l'an dernier, nous repassons des hausses de prix en raison de la pression sur les coûts des matières premières : hydrocarbures, huiles et produits issus de l'extraction minière », explique Yves Trias. Après un recul de 11 % de ses ventes en 2009, la maison mère Sherwin-Williams a enregistré un rebond de 6 % au deuxième trimestre 2010. Le groupe reste « prudemment optimiste » pour le troisième trimestre, selon son PDG Chris Connor, qui table sur une croissance de 5 % à 10 % des ventes. Audrey Tonnelie
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