La Deutsche Bahn confirme ses appétits européens

Verra-t-on bientôt des trains de la Deutsche Bahn sur les lignes régionales françaises ? Le ministre allemand des Transports, Peter Ramsauer, s'est en tout cas ce mercredi dit persuadé que l'ouverture à la concurrence des lignes ferroviaires locales interviendra dans un « futur très proche » dans l'Hexagone. Il avait la veille rencontré son homologue français Dominique Bussereau et le président de la SNCF Guillaume Pepy à ce sujet. Paris céderait donc enfin aux exigences de la DB qui, depuis des années, s'insurge contre la fermeture du marché régional français. Rüdiger Grube, le patron du groupe ferroviaire allemand, s'est d'ailleurs immédiatement félicité de cette annonce, réaffirmant que l'Hexagone faisait partie des priorités de la Bahn. Il ne s'agit cependant que d'un volet d'une stratégie d'expansion européenne plus large. Le patron de la DB a ainsi confirmé sa volonté de voir les ICE, ses trains à grande vitesse, emprunter le tunnel sous la Manche pour rallier Londres depuis Cologne et Francfort dès 2013. Un trajet d'essai sera réalisé le 19 octobre prochain. Rüdiger Grube sera du voyage ainsi que Peter Ramsauer et il a assuré que cette ligne est pour le groupe « hautement attractive » avec 1,1 million de voyageurs potentiels chaque année. Pas aussi simple, la DB n'a pas encore reçu l'autorisation nécessaire pour faire circuler son ICE.concessionsLa Deutsche Bahn pourrait ainsi relier son réseau historique et son nouveau point fort européen : le Royaume-Uni, acquis grâce au rachat lancé récemment du groupe Arriva. Enfin, le patron de la Bahn veut « être à la pointe du mouvement » concernant le pont ferroviaire entre l'Allemagne et le Danemark au-dessus du Belt de Fehmarn. Un pont de 19 km qui devrait être construit de 2015 à 2018, mais qui suscite la prudence des autorités des deux pays en raison de son coût, au moins 5,5 milliards d'euros. La DB entend donc faire pression pour développer ses lignes vers la Scandinavie.Pour satisfaire ces ambitions européennes, la Bahn pourrait cependant devoir faire quelques concessions. Il lui faudra d'abord céder les lignes détenues actuellement en Allemagne par Arriva. Cette cession devrait se faire d'un bloc et non ligne par ligne, selon la Bahn qui ne devrait pas choisir le repreneur. Une trentaine de candidats se serait fait connaître. Et Rüdiger Grube n'a pas exclu que la SNCF soit du nombre. Enfin, un article récent de la « Süddeutsche Zeitung », Bruxelles envisagerait de réclamer à l'Allemagne une rupture plus nette des liens entre la DB et le gestionnaire du réseau, DB Netz, qui reste une filiale du groupe allemand. Romaric Godin, à Francfortphoto
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.