Affaire Bettencourt  : premier aveu pour Eric Woerth

Nouvelle journée noire pour le pouvoir, jeudi, dans l'affaire Bettencourt-Woerth. A cinq jours de l'ouverture du débat parlementaire sur la réforme des retraites, le ministre du Travail est apparu plus que jamais fragilisé, l'opposition exigeant sa démission.Pour la première fois, Eric Woerth a reconnu être intervenu pour l'attribution de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre, le gestionnaire de la fortune de l'héritière de L'Oréalcute;al. Lors d'une rencontre avec des journalistes, l'ancien trésorier de l'UMP a admis avoir rédigé une lettre de soutien à l'ancien employeur de sa femme Florence. « J'étais député, j'ai fait comme un simple député, c'est d'une grande banalité tout ça », a-t-il lancé, avant de s'emporter : « Je n'ai jamais dit [que cette lettre] n'avait pas existé ! Qu'est ce que c'est que cette histoire ? » « L'Express » a révélé que la police avait saisi une lettre de mars 2007, en pleine campagne présidentielle, dans laquelle Eric Woerth demande à Nicolas Sarkozy, alors candidat de l'UMP, de faire en sorte que Patrice de Maistre, membre du Premier cercle des donateurs du parti, soit décoré. carnets intimesSur un autre front, Mediapart et « Le Monde » ont publié jeudi des extraits des carnets intimes de François-Marie Banier, saisis par la police, dans lesquels sont retranscrits des propos présumés de la milliardaire affirmant que Nicolas Sarkozy a reçu de l'argent du couple Bettencourt pendant cette même campagne présidentielle de 2007. « Elle ne m'a pas dit si c'était pour Neuilly, pour sa campagne ou pour autre chose. Ce n'était peut-être pas pour lui », a tempéré le photographe lors de son audition par les enquêteurs en juillet. Par ailleurs, Laurent Solly, ancien chef de cabinet de Nicolas Sarkozy au ministère de l'Intérieur, a été entendu ces derniers jours par la police qui cherche à retracer l'itinéraire de la décoration de Patrice de Maistre.Face à ce feuilleton quasi quotidien, Nicolas Sarkozy semble s'en tenir à la ligne arrêtée avant l'été d'un soutien ferme à Eric Woerth jusqu'à ce que le dossier des retraites soit bouclé. Avant le remaniement prévu au plus tard en novembre. Dans ce contexte, la montée en première ligne de François Fillon, invité le 9 septembre sur France 2, est présentée comme « naturelle » à Matignon. Mais le Premier ministre n'a pas cité le nom d'Eric Woerth quand il a affirmé jeudi que « le ministre en charge » de la réforme des retraites irait « la défendre devant le Parlement ». La veille, selon une source gouvernementale citée par l'AFP, Nicolas Sarkozy n'avait pas eu un mot en conseil des ministres pour soutenir son ministre.La position d'Eric Woerth est jugée intenable par le Parti socialiste. Claude Bartolone, lieutenant de Martine Aubry, a demandé la démission d'un « ministre qui a menti ». « Cela le disqualifie ne serait-ce que pour tenir un discours de vérité aux Français sur la question des retraites », a-t-il dit sur LCI.
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