L'horizon s'éclaircit. Après une première baisse au premier trimestre, l'Insee a annoncé jeudi une baisse de 0,2 point du taux de chômage en France au deuxième trimestre 2010. Il s'élève à 9,3 % en métropole et à 9,7 % avec les départements d'outre-mer (DOM). « C'est la première baisse significative depuis la crise, le deuxième trimestre de baisse après 21 mois de hausse. Nous sommes passés du bon côté de la stabilisation. Mais je suis prudente car l'environnement économique est fragile malgré la baisse du nombre de demandeurs d'emploi et les bonnes surprises du taux de croissance au deuxième trimestre », confie Christine Lagarde, ministre de l'Economie et de l'Emploi, à « La Tribune ». Pas de cocorico donc.Le chômage reste encore très haut, si on le compare au point-bas observé juste avant le début de la crise au deuxième trimestre 2008 (7,2 % en métropole). Autre point noir : l'Insee n'enregistre pas d'amélioration pour les 15-24 ans au deuxième trimestre avec 632.000 jeunes actifs sans emploi.stabilitéDans sa note de conjoncture, l'Insee pointe également une stabilité du taux d'emploi des 15-64 ans à 63,8 % au deuxième trimestre. Une stabilité qui « masque », selon elle, « une hausse des formes particulières d'emploi et une baisse des CDI : la part des personnes en CDD ou en intérim dans les 15-64 ans passe ainsi de 6,4 % au premier trimestre à 6,6 % au deuxième, alors que celle des personnes en CDI continue de diminuer et s'établit à 49 % de la même tranche d'âge ». Pour Christine Lagarde, « ce phénomène est à associer à un phénomène de reprise. Les chefs d'entreprise reconstituent leurs stocks et sont attentistes dans les décisions d'embauches ». Alors que certains économistes y voient une bipolarisation du marché du travail et un renforcement du travail précaire, elle associe davantage les CDD et l'intérim à « des marchepieds, des tremplins vers des emplois » durables. Isabelle Moreau

latribune.fr

02 Sept 2010, 23:26

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