Le groupe Capgemini passe à l'offensive en Amérique latine

cite>Capgemini visait plutôt la Chine. Il débarque finalement au Brésil. Le rachat de 55 % du capital de CPM Braxis, le numéro cinq des services informatiques brésiliens, répond tout de même à la stratégie de développement du groupe français dans les pays émergents. Selon le cabinet Gartner, avec une taille estimée de 10 milliards de dollars, le Brésil est le huitième marché mondial en matière de services informatiques, devant la Chine (5,7 milliards de dollars) et l'Inde (4,2 milliards). Et il devrait croître à un rythme soutenu de l'ordre de 10 % par an jusqu'en 2014, soutenu notamment par la force des secteurs bancaires et télécoms qui profitent de la croissance démographique et de l'élévation du niveau de vie.Accompagner ses gros clientsDu coup, selon Nicolas Dufourcq, le directeur financier de la SSII, il devenait « urgent » pour Capgemini de prendre pied dans ce pays, où le groupe ne comptait qu'une centaine de salariés. « Nos cinquante premiers clients sont tous présents au Brésil. Or, ces derniers mois, nous avons perdu plusieurs gros contrats dans le pays, notamment celui du groupe d'ingénierie Technip, car nous n'étions pas assez puissants sur place », explique Nicolas Dufourcq. D'où le prix payé, 231 millions d'euros pour 55 % du capital, soit 16,7 fois le résultat d'exploitation, un multiple un peu élevé pour certains analystes financiers. Un système d'options d'achat et de vente sera conclu dans les prochains jours par les deux parties pour permettre à Capgemini de monter au capital d'ici à 2014. Le prix total pourrait atteindre 500 millions d'euros, pour une entreprise qui devrait réaliser cette année un chiffre d'affaires de l'ordre de 450 millions d'euros avec une marge d'exploitation de 6 %.Désormais, avec 5.500 employés sur place, Capgemini pense avoir les moyens de répondre aux appels d'offres locaux face aux quatre premières SSII du Brésil, toutes étrangères. IBM, HP, Accenture et Unisys détiennent à elles seules environ un quart du marché local. Et si leurs filiales brésiliennes constituent une base arrière à moindre coût pour leur activité nord-américaine, elles réalisent près de la moitié de leur chiffre d'affaires sur place.CPM Braxis génère 58 % de son chiffre d'affaires dans les services financiers, essentiellement auprès de son actionnaire historique, Bradesco, la troisième banque brésilienne, qui conserve encore 20,3 % du capital. Mais selon Capgemini, son rachat doit l'aider à élargir son champ d'activité, ce qui devrait lui permettre de croître plus rapidement que le marché brésilien, à un rythme estimé de 15 % à 20 % en 2011. Paul Hermelin, le directeur général de la SSII française, rassure aussi sur le risque de voir Bradesco réduire ses commandes?: « Cette crainte a été soulevée lorsque nous avons racheté Kanbay qui était notamment détenue par Morgan Stanley. Depuis, le nombre de salariés qui travaillent pour la banque américaine a fortement augmenté. » Conclue « rapidement », selon Paul Hermelin, cette opération brésilienne ne signe pas la fin des ambitions de Capgemini dans les pays émergents. « Nous avons quelques dialogues en cours en Chine », reconnaît le directeur général du groupe, même si les discussions sont souvent nettement plus longues à aboutir en Chine que partout ailleurs.
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