Armani sur la place Rouge

luxeJ'ai l'air plutôt bien, non ? » Maniant le vocabulaire de la communication, avec son habileté légendaire, monsieur Armani a profité de la conférence de presse qu'il organisait à Moscou pour faire taire les rumeurs. Certes, à 75 ans, le créateur a été malade l'été dernier, mais, le business continue. « As usual », pourrait-on dire. L'empire de la mode italien a modifié récemment son organigramme pour assurer la stabilité. Priorité aux marchés. Prenant à contre-pied ses concurrents, Armani a choisi d'envoyer un signe fort au marché russe et dynamiser son business. La semaine dernière, l'élite moscovite a vécu à l'heure Armani. Cocktail au Goum, défilé de la collection Emporio Armani pour hommes et pour femmes, présentation de Giorgio Armani d'une sélection de quelques pièces Giorgio Armani Privé à Barvikha, le village « ultrachic » où se retrouve la jet-set? Le groupe a sorti le grand jeu.L'entreprise de séduction n'arrive pas tout à fait par hasard. Il y a un an, à l'automne 2008, en pleine tourmente financière, le groupe a ouvert, en partenariat avec Bosco dei Ciliegi, la première boutique Emporio Armani sur la place Rouge. Dans l'enceinte du grand magasin du Goum, la marque se déploie sur 1.050 m2 répartis en trois niveaux, avec une partie consacrée au Armani Cafe. Mauvais timing, alors que le créateur se félicitait d'avoir enfin trouvé l'emplacement idéal à Moscou, la situation économique a viré au cauchemar. En un an, le marché du luxe russe affiche des ventes en recul de ? 30 %. Dès le début de la crise, Stella McCartney et Alexander McQueen ont choisi de fermer boutique et de se retirer. Armani, au contraire, persiste et signe.Selon John Hooks, qui préside depuis peu le board du groupe, « quelques signes semblent annoncer une reprise, mais il est encore trop tôt pour se montrer optimiste. Les temps sont durs ». Sur la totalité du marché russe, le groupe compte deux magasins Giorgio Armani, six Emporio et possède des corners dans 240 magasins multimarques. Le style Armani, chic, intemporel et décontracté, plaît. Armani group réalise 5 % de son chiffre d'affaires mondial en Russie, alors que la Chine en représente 11 %. L'enjeu est de taille. VolontarismeAlors qu'il n'était pas retourné à Moscou depuis 2002, Giorgio Armani a fait le déplacement pour venir serrer lui-même les mains de ses clients. « Je crois que la vraie qualité fait la différence. Notre style est intemporel. Notre philosophie s'inscrit dans le temps. Je suis convaincu qu'aujourd'hui nos vêtements vont être encore plus appréciés que jamais. » Attitude volontariste face à un marché en déconfiture, Giorgio Armani veut y croire. « Moscou est une ville très dynamique, avec beaucoup d'énergie. Au-delà des troubles économiques de ces derniers mois, je crois sincèrement que cette partie du monde va repartir rapidement. »
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