Air Tanker : menaces sur la production d'Airbus en zone dollar

défenseLa troisième manche du méga-contrat de 35 milliards de dollars pour 179 avions ravitailleurs américains va-t-elle se finir par un « non-match » en faveur de Boeing?? La question se posait mercredi 2 décembre après la passe d'armes entre Northrop Grumann-EADS et le département de la Défense (DoD) à propos de l'équité des conditions de l'appel d'offres. Alors que Northrop indiquait par courrier qu'il ne participerait pas à l'appel d'offres final si des modifications n'y étaient pas apportées, le département de la Défense a répondu d'un ton ferme qu'il ne changerait rien au cahier des charges. « Le DoD a joué franc jeu, a expliqué son porte-parole, Bryan Whitman, il ne peut en aucun cas modifier le cahier des charges des ravitailleurs pour avantager l'un ou l'autre des candidats. »le prix privilégiéJustement, pour le couple Northrop-EADS, il favorise le B767 de Boeing dans la mesure où il privilégierait le prix aux caractéristiques techniques, jugées, chez EADS, supérieures sur l'Airbus A330 qui n'a jamais perdu un appel d'offres. Il n'empêche, les deux partenaires n'ont pris aucune décision de participer ou pas à cette compétition. « Nous ne claquons pas la porte », précise-t-on chez EADS. Les menaces d'y renoncer visent à pousser le Pentagone à changer son fusil d'épaule. En fait, ce n'est qu'en janvier que l'on verra si les efforts d'EADS et Northrop ont payé au moment où le cahier des charges sera finalisé. Un délai qui laisse place à des négociations en coulisse. Avec, probablement, l'intervention de l'utilisateur, l'US Air Force, agacé de voir le renouvellement de sa flotte sans cesse repoussé. D'autant qu'il n'est pas certain que le B767 puisse être livré dans les temps, espère-t-on en Europe. Ce qui pourrait aider à revoir l'appel d'offres, voire à séparer la commande en deux.Mais dans cette affaire, l'important n'est pas tant le contrat en lui-même pour certains analystes ? il ne serait pas forcément rentable ? que l'opportunité de rééquilibrer sa production en zone dollar par la création d'une ligne d'assemblage aux États-Unis. En cas de victoire, EADS implantera un site à Mobile (Alabama) qui, en plus des tankers, assemblerait aussi des A330 cargos. « Un tel site permettrait progressivement de transférer des charges de travail et de réduire l'exposition d'EADS aux fluctuations du dollar [?] sans le contrat des ravitailleurs, les syndicats européens pourraient s'opposer à de tels transferts. » La faiblesse du dollar par rapport à l'euro pénalise fortement Airbus, dont les coûts sont essentiellement en euros pour des recettes en totalité en dollars. Fabrice Gliszczynskiune ligne d'assemblage outre-Atlantique réduirait l'exposition d'eads aux fluctuations du billet vert.
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