Ils sont en or, en platine, en cuir brodé, pavés de diamants, dotés d'un écran en cristal de saphir et de coussinets en rubis sous les touches du clavier. Bien loin des téléphones basiques à 10 dollars que Nokia écoule par dizaines de millions dans les pays émergents. Vertu, la société qui fabrique ces portables alliant noblesse des matières et technologies de pointe, est pourtant une filiale à 100 % du géant finlandais.C'est le designer en chef de Nokia, Frank Nuovo, qui a eu l'idée, visionnaire il y a onze ans, de produire des téléphones d'exception. Depuis la sortie du premier modèle en 2002, après quatre ans de recherche et développement, la marque, discrète et cultivant un certain secret, a vendu « des centaines de milliers d'exemplaires dans le monde, mais n'a pas encore atteint le million », confie Perry Oosting, le président de Vertu. La maison mère ne dévoile aucun chiffre sur sa filiale. Tout juste peut-on savoir qu'elle est rentable depuis plusieurs années.fabrication artisanaleIl faut dire que chaque téléphone Vertu, fabriqué à la main par un artisan spécialisé en Angleterre, dans le Hampshire, où se trouve le siège, est vendu en magasin entre 4.500 euros pour le modèle Constellation, qui n'est même pas 3G, et 100.000 euros pour les plus extravagants. Il ne s'agit pas pour autant de téléphones sur mesure. « Cela prendrait deux ans de test et certaines demandes seraient irréalisables », explique Perry Oosting. Si la crise s'est fait sentir en début d'année, « Vertu a connu le meilleur mois de son histoire en octobre ». Pourtant, la filiale de Nokia n'est plus seule sur le créneau des portables de luxe, depuis que Prada s'est associé au coréen LG en 2007, puis Armani à Samsung, même s'ils ne jouent pas dans la même cour. « Ce sont des produits ?mass market? haut de gamme », vendus autour de 400 euros, relève le président de Vertu. S'il doit compter depuis l'an dernier avec Tag Heuer et Dior, dont les téléphones à plus de 3.000 euros, conçus par le français ModeLabs, sont sur le même créneau de prestige, il estime que sa position de pionnier et sa relation directe avec le client, grâce à ses 80 magasins, permettent à Vertu de résister. D. C.

latribune.fr

03 Déc 2009, 1:45

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