Le casse tête de l'avenir de Dominique Strauss-Kahn

« Les statuts du FMI ne m'interdissent pas de dire que j'adore les pâtes à la sauce tomate et pourtant je ne le vous dis pas. » Pris en tenailles entre son devoir de réserve de directeur général du Fonds monétaire international (FMI) et le calendrier rapproché de la présidentielle française, Dominique Strauss-Kahn en est réduit à d'audacieuses pirouettes lors de ses interview, pour esquiver les questions des journalistes sur son devenir. Son prédécesseur à la tête du FMI, Horst Kohler, ne s'était pas embarrassé d'autant de précautions lorsqu'il quitta son poste pour prendre la présidence de l'Allemagne en 2004. équation complexe Pour DSK, l'équation est complexe. Patron du FMI depuis trois ans, il doit encore assumer cette prestigieuse charge pendant deux années. L'ancien ministre français de l'Économie, qui reconnait lui-même que la crise de la dette européenne ne doit pas être sous-estimée, ne peut aisément abandonner le navire en pleine tempête. Surtout l'année où la France assure la présidence du G20 et aura plus que jamais besoin de lui à la tête d'une institution clé sur la question des déséquilibres économiques mondiaux. Autre paramètre, de Washington à Bruxelles en passant par Pékin, un consensus s'est imposé pour que le successeur de Dominique Strauss-Kahn ne soit plus un Européen, comme le veut la tradition. Et cela au moment où la Chine réclame avec insistance d'être mieux représentée dans les rouages de l'institution dont elle est devenue le troisième actionnaire. Dans ces conditions, un deuxième mandat serait-il totalement assuré pour Dominique Strauss-Kahn, indépendamment du mérite que les grandes capitales lui reconnaissent, s'il décidait de postuler à sa propre succession ? Côté américain, on refuse d'épiloguer et on se prépare à tous les scénarios. S'il décidait de déserter Washington pour Paris avant terme, il sera toujours temps de trouver « un Européen qui remplisse la fonction pendant un an et demi », explique Adam Lerrik, de l'American Entreprise Institute, afin de ne pas précipiter la recherche du véritable nouveau patron du Fonds. Reste que compte tenu du calendrier des primaires socialistes, Dominique Strauss-Kahn ne disposerait alors que d'à peine six mois pour faire campagne. Laurent Chemineau Lire aussi page 35.
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