Nicolas Sarkozy tente à nouveau sa chance en Inde

Après de longs mois d'atermoiement, Nicolas Sarkozy se rend samedi en Inde pour un deuxième voyage officiel, après avoir plusieurs fois remis ce nouveau déplacement. Cette « visite de travail » durera en tout et pour tout trois jours et demi, le retour étant programmé le 7 décembre. Le président français s'y rendra cette fois en compagnie de son épouse, Carla Sarkozy, dont la notoriété est forte dans la patrie de Mahatma Gandhi. Hormis l'aspect touristique (visite au Taj Mahal), les étapes du président, la ribambelle de ministres qui l'accompagnent (Alain Juppé, Michelle Alliot Marie, Christine Lagarde, Valérie Pécresse) et les nombreux patrons qui seront à ses côtés (EADS, Total, Lafarge, Safran, mais aussi Citélum spécialiste de l'éclairage public), donnent une idée des préoccupations économiques du président français. Première étape, Bangalore, où Nicolas Sarkzoy abordera la coopération technologique. Puis il se rendra à Delhi et Mumbai. Paris espère, sans illusions excessives, finaliser des contrats commerciaux en suspens. « L'Inde est une école de patience », ironise t-on à l'Elysée. La France souhaite fournir à l'Inde deux centrales nucléaires EPR (lire ci-dessous) pour l'aider à alimenter sa vive croissance (8,9 % au troisième trimestre) et limiter ses rejets de gaz à effet de serre. Même objectif en défense avec le contrat de modernisation des Mirages, que Paris voudrait voir aboutir. Quant à l'achat d'avions de type Rafale, l'appel d'offres est en cours. Mais la France fait face, là encore, à des concurrents... En fait « on ne vend pas à l'Inde, on développe des partenariats » , admet Paris. Recherche d'alliancesEn 2009, la balance commerciale bilatérale était légèrement déficitaire du côté de la France, les échanges entre les deux pays atteignant près de 6 milliards d'euros. Les IDE français de 2008 à 2012 devraient s'élever à 10 milliards d'euros avec 750 entreprises hexagonales employant 180.000 personnes en Inde. Au chapitre international, Paris poursuit sa recherche d'alliances pour promouvoir les priorités de sa présidence du G20. Parmi elles, la question de la volatilité des prix des matières premières intéresse particulièrement Delhi. « Delhi prend conscience que l'influence de la Chine dans le monde lui fait de l'ombre et éprouve le besoin de ne pas se laisser enfermer », explique Jean-Joseph Boillot, spécialiste de l'Inde. « Plutôt que de s'aligner sur les Etats Unis, qui ont besoin de l'alliance avec le Pakistan dont les relations avec l'Inde sont difficiles, Delhi préfèrerait jouer la multipolarité », dit-il. La France, membre du Conseil de sécurité de l'ONU et présidente du G20, redevient aux yeux de Delhi un allié pertinent.
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