Un marché nucléaire de 100 milliards de dollars

Au coeur de la visite de Nicolas Sarkozy, les problématiques liées au nucléaire devraient tenir une place de choix. Les enjeux sont effet de taille et les ambitions des indiens en la matière font aujourd'hui saliver les géants étrangers du secteur. Au cours des quinze prochaines années, les indiens souhaitent ainsi faire de leur parc nucléaire le deuxième au monde, après la Chine. Au total, pour face aux besoins énergétiques immenses d'un pays en plein développement, le gouvernement ambitionne de construire une vingtaine de centrales, capables de produire 60 000 mégawatt supplémentaires. Le montant des investissements nécessaires est du coup colossal : près de cent milliards de dollars. Une manne convoitée par les géants du secteur, le japonais Westinghouse, le russe Rosatom, qui a aujourd'hui une longueur d'avance avec deux commandes de centrales, et bien sur le français Areva. Un protocole d'accord avait été signé en février 2009 pour deux réacteurs EPR et Areva avait remis son offre commerciale en juillet 2009. Depuis les négociations progressent sans pour autant qu'un contrat final n'ait pour l'instant vu le jour. Pendant sa visite, Nicolas Sarkozy espère donc faire avancer ce dossier afin d'aboutir à la signature du contrat portant sur ces deux EPR dans la région du Maharashtra, ou se situe Bombay, le poumon économique du pays. Un projet qui avoisinerait les six milliards d'euros, et pourrait déboucher, à terme, sur la construction d'autres centrales. Pour les experts indiens du secteur, Areva peut en effet ambitionner la construction de six centrales dans les années à venir, comme le prévoit l'accord-cadre de 2009. Des positions communesAnne Lauvergeon, la patronne du groupe français, sera d'ailleurs du voyage, les 6 et 7 décembre, pour faire progresser les négociations. D'autant que le dossier a récemment pris bonne tournure. Areva a révélé le mois dernier que des positions communes avaient été trouvées avec NPCIL, l'operateur public en charge des centrales nucléaires. Et dimanche dernier, le verrou environnemental a sauté avec la décision du ministère de l'environnement d'accueillir le projet. Pour finaliser l'achat de ces deux centrales, Areva doit désormais régler les derniers détails de ce partenariat avec les autorités indiennes, mais de l'aveu même d'une source proche du dossier, cela devrait encore prendre plusieurs mois. Il est donc peu probable que Nicolas Sarkozy annonce la signature d'un contrat ferme lors de cette visite et devra sans doute se contenter de faire état des progrès d'Areva. Benjamin Ramet à Bombay
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