L'Allemagne remplira dès 2011 les critères de Maastricht

Le déficit budgétaire allemand reviendra dès 2011 dans les clous des critères du traité de Maastricht. Ce jeudi, le quotidien « Handelsblatt » a affirmé que le ministre fédéral des Finances, Wolfgang Schäuble, attendait pour l'an prochain un déficit public de la République fédérale de 3 %. Jusqu'ici, l'hypothèse officielle parlait d'un retour au cadre de Maastricht au cours de l'année 2012, même si les grands instituts avaient déjà envisagé cette réduction plus rapide du déficit. Depuis l'été, en effet, la rapidité de la reprise économique outre-Rhin a changé la donne. Avec une croissance pour 2010 sans doute au-dessus de 3,5 %, les experts du ministère ont relevé de 15 milliards d'euros leurs évaluations de recettes fiscales. Par ailleurs, le poids relatif du déficit recule à mesure que le PIB croît. Aussi le déficit public devrait-il se situer en 2010 à 3,7 % du PIB, soit 94,5 milliards d'euros, au lieu des 4,5 % envisagés cet été. En 2011, la croissance devrait rester soutenue (aux alentours de 2 %) et les recettes fiscales ont été réévaluées de 22 milliards d'euros. Le déficit continuera donc à baisser. D'autant plus que le gouvernement fédéral va mettre en place le premier volet de son plan de rigueur quadriennal de 80 milliards d'euros, ce qui pourrait conduire à une réduction supplémentaire du déficit de 11,2 milliards d'euros. Les comptes publics devraient bénéficier de la réforme de la santé qui prévoit une hausse des cotisations et des économies drastiques et par le recul du déficit de l'agence fédérale de l'emploi du fait de la baisse du chômage. On comprend alors comment la République fédérale parviendra, deux ans avant son engagement devant Bruxelles, de rentrer dans les clous du Pacte de stabilité et de croissance. Voilà qui devrait encore renforcer le poids de l'Allemagne dans une zone euro où les bons élèves budgétaires sont bien rares. Mais Wolfgang Schäuble doit faire plus. Il lui faut, d'ici à 2016, ramener le déficit structurel de l'État fédéral de 2 % à 0,25 % du PIB pour satisfaire à la règle constitutionnelle. Ce qui, selon lui, nécessite la poursuite de l'effort de rigueur. Romaric Godin, à Francfort
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