La « kleptocratie » russe vue par les États-Unis

Les éléments criminels bénéficient d'une protection à travers la police, le FSB (ex-KGB), le ministre de l'Intérieur et les service du procureur général » estime l'ambassadeur américain à Moscou John Beyrle dans un câble diplomatique publié par le site wikileaks.org. Le diplomate accuse également la mairie de Moscou d'entretenir des liens directs avec des criminels « ce qui explique pourquoi certains la considère comme inopérante et pourquoi le pouvoir fonctionne davantage comme une kleptocratie que comme un gouvernement ». L'ambassadeur américain au Kazakhstan estime lui que le monopole d'État Gazprom se « comporte comme un vautour » afin de mettre la main sur de nouveaux gisements en Asie centrale. Opinion qui rencontre certainement un écho en Europe.D'autres sources diplomatiques américaines rapportent la rumeur selon laquelle Vladimir Poutine percevrait des revenus illégaux soigneusement cachés à l'étranger « notamment via la société [suisse] Gunvor », ce mystérieux négociant pétrolier via lequel sont exportés un bon tiers du brut russe. L'ex-secrétaire d'État Condoleezza Rice aurait toujours selon wikileaks écrit que Vladimir Poutine a choisi un successeur « faible » pour mieux conserver ses revenus illégaux. Que les observations des ambassadeurs américains soient justes ou erronées, elles auront un impact négatif sur les relations entre les deux pays, alors que les présidents Dmitri Medvedev et Barack Obama s'appliquent à un « redémarrage » diplomatique.Comme l'explique le politologue russo-américain Nikolaï Zlobine, « Ces mises en cause ne viennent pas de journalistes mais de diplomates auxquels Washington fait confiance. Cette analyse a une influence sur les décisions américaines et redescend ensuite vers les hommes d'affaires les mieux introduits. Cela nuit considérablement à la réputation de la Russie dans les milieux d'affaires et en particulier au niveau des PME. » Les commentateurs pro-Kremlin ont contre attaqué dans la presse russe en affirmant que la corruption n'est pas moins présente en occident et que Wikileaks est un instrument utilisé par Washington dans sa guerre de l'information. Mercredi, Vladimir Poutine a conseillé aux américains de « ne pas se mêler de la politique intérieure russe ».
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