Michel YahielPrésident de l'Association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH).Cette fin d'année sera-t-elle marquée par une montée des revendications salariales dans les entreprises ? Le contexte est sans doute favorable à la montée des revendications salariales parce qu'on sent que des indicateurs économiques convergents annoncent la reprise en France et chez ses principaux partenaires. Cela est d'autant plus vrai que ces dernières années les augmentations de salaire ont été faibles pour tout le monde. Et rappelle ce que l'on a connu dans les années de crise après 1993.Pensez-vous que des mouvements d'actions comme celui des routiers puissent faire tache d'huile ? Dans l'action des routiers, il y a une dimension sectorielle très forte. Dans ce secteur où les conflits sont cycliques, il est difficile de dire quelle est la part de la crise. Pour les cafés-restaurants, les tensions sont directement liées à la baisse de la TVA. Pour autant, on sait bien que, dans les mouvements sociaux en France, on a un système de crémaillère : si un mouvement paraît justifié, d'autres peuvent s'agréger.Les DRH n'expriment donc pas de véritable crainte de conflictualité sur les salaires ? Ce qui prédomine aujourd'hui, c'est l'attentisme des entreprises. Elles ne sont pas encore passées de l'autre côté du mur de la crise. Dans le même temps, les syndicats sont conscients de cela. Ce qui prime, c'est l'emploi et la capacité de l'entreprise à rebondir. On sent des pressions, y compris dans la fonction publique, le climat social est un peu plus tendu. Mais sur le terrain, les DRH ne font pas remonter d'informations alarmistes. On est dans un entre-deux. La situation sociale ressemble à la situation économique.Propos recueillis par Isabelle MoreauOn sent des pressions, y compris dans la fonction publique, le climat social est un peu plus tendu.

latribune.fr

03 Déc 2009, 1:43

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