Bénéteau veut faire la course en tête

Un alizé chargé d'espoir souffle à nouveau sur le secteur nautique. Pas encore de quoi effacer les traces de la crise, mais suffisant pour redonner espoir. Après une chute de 50 % en 2008-2009, le marché de la plaisance est resté stable en 2009-2010. À l'occasion du salon Nautic de Paris qui débute ce vendredi, la Fédération des industries nautiques (FIN) annonce une hausse de 7 % de la production des acteurs français du secteur. Ce pourcentage combine les effets de la quasi-stabilité (+ 1,2 %) de la production de voiliers (+ 1,2 %) et d'un bond de 20,7 % des bateaux moteurs.Les performances à l'exportation sont à l'origine de ce début de reprise car le marché français reste morose. La tendance pour 2011 va en grande partie se décider lors du salon de Paris qui apporte environ un quart des commandes de l'année pour les majors du secteur.À la veille de ce rendez-vous crucial, Bruno Cathelinais, PDG de Bénéteau;néteau, déclare à « La Tribune » être « assez confiant » sur les prochains mois. Après les résultats des salons d'automne, le dirigeant estime que 2011 devrait être la saison de la reprise. Mais il ne se risquera à quantifier l'ampleur de cette embellie qu'à l'issue du salon parisien. Initialement, le dirigeant du premier constructeur nautique d'Europe tablait sur une croissance de 10 % du marché et, dans ce contexte, il espérait faire mieux en visant un objectif de 20 % de croissance en 2010-2011 pour son groupe.Sans savoir pour le moment si le marché du nautisme rebondira de 5 % ou de 10 %, Bruno Cathelinais confirme les ambitions de son entreprise. Il table toujours sur une croissance de 20 % de son chiffre d'affaires pour le nouvel exercice.Management originalL'optimisme du PDG de Bénéteau;néteau repose en grande partie sur le succès rencontré par programme de nouveautés lancé par le groupe. « Les gens se sont retenus de consommer mais aujourd'hui ils retrouvent confiance et recommencent à se projeter dans l'avenir. Dans ce contexte, l'effet nouveauté joue à plein », constate le dirigeant. Jean-François Fountaine, président de la FIN, confirme l'analyse : « Le nautisme est un secteur sur-cyclique, les gens achètent ou pas en fonction du contexte économique. »Le dynamisme de Bénéteau;néteau s'explique également par un management original de ses marques. Le groupe est à la fois propriétaire de Bénéteau;néteau et de Jeanneau. Les deux « féroces » concurrents d'hier le sont restés après l'entrée de Jeanneau dans le groupe en 1995. Les deux marques conservent leurs équipes indépendantes en termes de conception de modèles et de forces commerciales car « les deux constructeurs s'adressent à des clientèles différentes ». Le groupe apporte des synergies pour tout ce qui est loin du regard du client (les achats, les unités de fabrication, etc.). « Pour que cela fonctionne, il faut organiser une saine concurrence, c'est-à-dire être parfaitement transparent avec les équipes sur les moyens mis à disposition de chaque société ». Quinze ans plus tard, le poids relatif de chaque marque par rapport à l'autre est toujours le même. En rachetant son concurrent, Bénéteau;néteau avait pratiquement doublé de taille. Aujourd'hui, un plus un fait au moins deux.
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