Pepsi vient défier Danone sur le marché russe des yaourts

cite>PepsiCo ne se contente plus de sortir les Russes de l'alcool avec ses jus de fruit. Il ajoute désormais les yaourts à leur plateau de petit-déjeuner et devient ainsi concurrent direct de Danone au pays des Tsars.Le groupe américain n'a pas lésiné, offrant 3,8 milliards de dollars (2,8 milliards d'euros)pour s'offrir 66 % du numéro deux russe des produits laitiers Wimm-Bill-Dann (WBD). Soit l'une des plus grosses transactions d'une entreprise américaine dans un pays émergent. Le prix, qui dépasse d'un tiers la valorisation boursière du groupe, provoquant l'envolée de 40 % du titre à l'annonce de l'acquisition. Les vendeurs sont les cinq hommes d'affaires russes fondateurs de WBD. PepsiCo fera une offre à tous les actionnaires restant, une fois la transaction finalisée. Le groupe d'Indra Nooyi se montre aussi bien plus généreux que Danone, qui s'est séparé de sa participation de 18 % dans WBD en juin dernier pour 470 millions de dollars, en se basant sur une valorisation du groupe à 2,5 milliards de dollars.Il s'agit de la seconde grosse acquisition de PepsiCo sur le marché russe après le rachat pour 1,4 milliard de dollars du producteur de jus Lebedianski en mars 2008. « Avec cette nouvelle transaction, PepsiCo écrase ses concurrents dans le segment jus, grâce à une part de marché qui dépasse les 50 % », explique Tigran Oganessian, analyste à la banque d'investissement UralSib. Selon PepsiCo, les synergies résultant de ces acquisitions devraient générer des bénéfices d'environ 100 millions de dollars par an.Cible de choixWBD est aujourd'hui leader dans le segment de la nourriture pour enfants et troisième dans les jus. Au premier semestre 2010, son chiffre d'affaires a atteint de 1,26 milliard de dollars, pour un bénéfice net d'impôts de 69,5 millions de dollars. Réticentes dans de nombreux secteurs à laisser les groupes étrangers prendre des positions dominantes, les autorités russes ont fini par leur laisser champ libre. Coca-Cola a aussi pris des sérieuses positions dans la région en achetant dès 2005 le russe Multon, deuxième producteur local de jus de fruits. Danone, quant à lui, est présent en Russie depuis vingt ans. Mais le groupe était peut-être arrivé un peu trop tôt. Dès 2002, il avait vainement essayé de prendre le contrôle de WBD, mais n'avait réussi qu'à monter péniblement à 18 % du capital. Finalement, l'ouverture s'est faite cette année et Danone a choisi au printemps un autre groupe, Unimilk, alors troisième du segment laitier. Une acquisition qui a permis au français de prendre le leadership de ce segment. Avec ses 145 millions d'habitants et ses perspectives de croissance de 74 % dans le marché du yaourt d'ici à 2014, la Russie constitue une cible de choix, d'autant qu'elle permet de prendre pied dans les pays limitrophes, comme l'Ukraine ou le Kazakhstan. Emmanuel Grynszpan, à Moscou, et Sophie Lécluse
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