Fortes attentes sur le pouvoir d'achat

À l'approche de Noël, l'exécutif avait su déminer le conflit salarial latent dans le transport routier. Via une pression amicale sur la partie patronale, Dominique Bussereau était parvenu à convaincre les salariés du secteur, qui menaçaient de bloquer le pays pour faire entendre leurs revendications, de renoncer à leur mouvement. Mais le répit risque de n'être que de courte durée. À la faveur de la sortie de crise, le « pouvoir d'achat » pourrait se rappeler au bon souvenir d'un président de la République qui en avait fait l'un de ses principaux slogans de campagne en 2007.De nombreux facteurs pourraient alimenter la grogne. En choisissant de ne pas accorder de coup de pouce au Smic, le gouvernement a validé une revalorisation du salaire minimum de 0,5 % au 1er janvier. Soit 6 euros brut par mois pour un salarié à temps plein. Xavier Darcos, le ministre du Travail, a beau mettre en avant qu'il s'agit de la seconde hausse en six mois pour cause de changement du calendrier de revalorisation, l'argument passe mal dans une frange de la population active qui a souvent vu ses revenus réduits en 2009 en raison de la très forte progression du chômage partiel. Et qui ne bénéficiera pas, en 2010, des mesures temporaires « anticrise », décidées en 2009 par l'exécutif, telles que la suppression des deuxième et troisième tiers de l'impôt sur le revenu pour la première tranche d'imposition.SANCTIONs éLECTORALESAutre catégorie de mécontents, les cadres. En 2009, la part variable de leur rémunération a souvent fondu comme neige au soleil, pour cause d'activité insuffisante. Et les « à-côtés » du salaire (intéressement ou participation), indexés en grande partie sur les résultats des entreprises, diminueront aussi fortement.Dans ce contexte, avec des budgets d'augmentation réduits, les « négociations annuelles obligatoires » sur les salaires risquent fort de tourner au bras de fer. Pas franchement une bonne nouvelle alors que les salariés ? devenus électeurs ? pourront profiter du scrutin régional de mars pour faire connaître leur mécontentement au « président du pouvoir d'achat ». A. L.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.