Bataille de leadership à la tête de l'Europe

ouveau traité européenC'est??aujourd'hui qu'Herman Van Rompuy prend ses fonctions à Bruxelles de président du Conseil européen pour deux ans et demi. Peut-être cinq, s'il parvient à s'imposer. Pour ses bureaux, on lui a provisoirement fait de la place dans l'austère bâtiment Justus-Lipsius en attendant l'achèvement, en juillet 2013, d'une grande bulle de verre lumineuse qui l'accueillera pour son éventuel second mandat. Ce nouveau bâtiment symbolisera, selon ses concepteurs, « la flamme qui brillera dans la nuit comme un repère dans la ville ».Mais, avant de devenir le bâtiment phare de Bruxelles, cette bulle devra sortir de terre. Tout comme son locataire, Herman Van Rompuy devra jouer des coudes pour exister, sans pour autant se faire d'ennemis pour être reconduit. Le Belge devra notamment ménager les susceptibilités de José Manuel Barroso, qui défendra jalousement ses prérogatives en tant que président de la Commission. Dans l'immédiat, Herman Van Rompuy tâchera de ne pas se laisser éclipsé par le Premier ministre espagnol, José Luis Zapatero, dont le pays vient de prendre les rênes de l'Union. En effet, bien que soit effectif le nouveau traité, les présidences européenne tournantes de six mois perdurent. Au-delà des réunions des 27 chefs d'État et de gouvernement qui seront présidées par le démocrate-chrétien flamand, il faudra bien continuer à diriger les réunions mensuelles des ministres européens. Aussi est-ce le ministre espagnol de l'Économie qui présidera jusqu'à juillet les débats des autres grands argentiers sur l'avenir de la supervision financière ?« solidité tranquille »Dans la logique du traité, la présidence tournante sera chargée d'assurer le travail législatif et Herman Van Rompuy devra, lui, faciliter des accords entre les 27 dirigeants et assurer la représentation de l'UE sur la scène internationale. Sauf que le Premier ministre espagnol, mal en point dans les sondages, mise sur la présidence pour retrouver un peu d'éclat, au risque de faire de l'ombre à Herman Van Rompuy. Profitant de la phase de transition institutionnelle, José Luis Zapatero a par exemple organisé dans son pays, et non à Bruxelles, une série de rendez-vous internationaux prestigieux, dont un sommet avec les États-Unis. Il est certes convenu qu'Herman Van Rompuy présidera ces réunions, mais la bataille protocolaire pour la photo de famille avec Barack Obama risque d'être intéressante à suivre.Sur la façade de sa résidence privée à Bruxelles, Herman Van Rompuy a fait inscrire : « La solidité tranquille ». Sa capacité à donner une stature à sa nouvelle fonction déterminera si sa devise pourra ou non être gravée aussi sur la future bulle qui brillera dans le quartier européen. n
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