Le marché espagnol pénalise Santander

«Nos inquiétudes se trouvent fondamentalement en Espagne et au Portugal où nous attendons une année 2011 compliquée », a déclaré Alfredo Saenz devant les analystes, jeudi. Pour le reste, le vice-président et directeur général de Banco Santander s'est déclaré optimiste sur les perspectives du groupe cette année. Déjà 2010 a été une année compliquée en Espagne et au Portugal, ce qui explique en partie les résultats annuels en demi-teinte de la plus grande banque espagnole, bien que ces deux marchés ne contribuent respectivement que pour 15 % et 4 % des résultats. Tandis que le bénéfice du groupe croît au Brésil (+10,4 %), au Royaume Uni (+10,7 %), en Amérique Latine (+12,4 %), et qu'il est positif pour la première fois aux États-Unis, en Europe continentale, il baisse de 22,8 %.Au total, le bénéfice du groupe recule de 8,5 % à 8,2 milliards d'euros et la marge nette perd 5,2 % à 23,8 milliards d'euros. Cette baisse s'explique notamment par la crise de l'immobilier en Espagne et un changement des règles de provisionnement. De ce fait, les dotations aux provisions atteignent 10,2 milliards d'euros. De plus, les créances douteuses augmentent à 3,55 % contre 3,24 % un an plus tôt. Quant aux fonds propres « durs », ils atteignent 8,8 % contre 8,6 % en 2009. Ces résultats s'expliquent largement par l'exposition de Santander au marché espagnol, selon Silvia Verde, chez Inverseguros, L'environnement macroéconomique défavorable du pays et les faibles taux d'intérêt ne favorisent pas l'activité de crédits. D'ailleurs, le portefeuille de crédits en Espagne (dont 27 % sont destinés à des projets immobiliers) se réduit de 3,6 %. De plus, la lutte des établissements financiers pour capter les dépôts, dont Santander a été l'un des protagonistes, a provoqué une hausse des coûts.Bien que les banques espagnoles peinent à se financer sur le marché interbancaire, cela n'a pas empêché Santander d'y capter 38 milliards d'euros en 2010. Le groupe arrive en 2 011 avec un excédent de liquidité de 127 milliards d'euros. Il poursuit pourtant ses émissions, puisqu'en janvier, Santander a déjà émis 4,5 milliards d'euros.Digérer les achatsParmi les défis que le groupe espagnol aura à relever en 2011, figure l'intégration de ses dernières acquisitions : 318 agences de RBS, la banque polonaise Zachodni dans l'attente de l'autorisation des autorités locales, la banque de détail de SEB en Allemagne. Le temps de digérer ces achats, Santander compte se concentrer désormais sur la croissance organique, Quant à la mise en bourse de la filiale britannique dirigée par Ana Patricia Botín - l'autre défi de l'année - elle a été repoussée au deuxième semestre.
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