François Fillon plaide pour « la durée » en politique

Martine Aubry rêve d'une France « toute rose » au soir du second tour des régionales, le 21 mars, mais à Matignon François Fillon refuse de broyer du noir. Invité mercredi matin sur Europe 1, le Premier ministre s'est fait chef de guerre, invitant la première secrétaire du Parti socialiste à plus de « modestie ». « C'est vrai que nous n'avons pas grand-chose à perdre dans ces élections régionales puisque la gauche contrôle vingt régions sur vingt-deux. Mais je pense que les électeurs vont réserver des surprises à Mme Aubry », a-t-il lancé.La majorité part pourtant à la bataille, le moral en berne. Deux sondages viennent de pronostiquer la chute de l'Alsace et de la Corse, les deux seules régions détenues par la droite. De plus, une enquête TNS Sofres à paraître samedi dans « Le Figaro Magazine » confirme la défiance des Français à l'encontre de Nicolas Sarkozy, qui n'est plus crédité que de 31 % d'opinions positives.François Fillon, qui résiste mieux dans ce sondage, avec une cote en hausse de deux points, à 39 %, a reconnu assumer « la direction de la campagne » après le changement de pied de Nicolas Sarkozy, qui avait voulu « nationaliser » les opérations fin novembre, avant de se replier début janvier derrière la neutralité de tout chef de l'État.mille jours à MatignonSi le Premier ministre a jugé naturel de « prendre sa part de risque » dans la bataille régionale, il a clairement établi qu'il ne liait pas son sort à l'issue du scrutin. François Fillon, qui va fêter ses premiers mille jours à Matignon, a prononcé un véritable plaidoyer pour « la durée » en politique. « On a besoin dans la vie politique de durée, de plus de sérénité et l'une des raisons pour lesquelles on a depuis trente-cinq ans autant de déficits, c'est justement parce qu'on ne conduit jamais les politiques plus de deux ou trois ans. Il faut de la durée », a-t-il souligné.Invité lui aussi d'Europe 1, le 17 janvier, le secrétaire général de l'Élysée, Claude Guéant, avait déjà mis en exergue une très grande complicité entre Nicolas Sarkozy et François Fillon. « Le président a clairement indiqué la confiance qu'il lui accordait et, à cet égard, je crois que le paysage ne changera guère », avait dit le principal collaborateur du chef de l'État au sujet d'un éventuel remaniement d'ampleur après les régionales.« Ce n'est pas une fonction facile, mais en même temps, c'est un grand honneur de servir la France et c'est ça sans doute qui donne le ressort de le faire », a renchéri François Fillon au sujet de son bail à Matignon.Réaffirmant son « soutien total et entier » à Nicolas Sarkozy, si ce dernier décidait de se représenter en 2012, le Premier ministre a fustigé la polémique suscitée par l'appel du parquet de Paris contre la relaxe de Dominique de Villepin dans le procès Clearstream. « Je suis effaré de ce que j'entends depuis plusieurs jours, du roman qu'on est en train d'écrire et qui aboutit à transformer le président de la République, qui est une victime dans cette affaire, quasiment en un coupable », a dit François Fillon, pour qui « il faut qu'on sache pourquoi Gergorin et Lahoud (condamnés dans le procès) ont mené cette manipulation ».
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