Comment jugez-vous l'état de la relation franco-allemande à la veille du Conseil des ministres commun ?Les premiers temps de la crise, en 2008, ont été très difficiles : la méthode Sarkozy n'était pas du goût des Allemands qui, de leur côté, pensaient pouvoir surmonter seuls l'épreuve. Finalement, cette épreuve a été dépassée et les deux gouvernements se sont retrouvés sur des sujets comme la régulation financière. La crise a permis de prendre conscience de la nécessité d'une coordination européenne, c'est-à-dire du renforcement de son fondement franco-allemand. On ne peut se permettre la désunion. C'est ce qui explique que l'agenda du Conseil des ministres commun soit centré sur l'économie.Comment doit se développer la coopération entre les deux pays ?Je crois qu'il faut moins de spectaculaire et plus de concret. Le temps n'est plus aux symboles, on en a déjà beaucoup, ni à la langue de bois. Un ministre franco-allemand, par exemple, aurait joué un rôle symbolique, mais inutile concrètement. En réalité, il faut cultiver une confiance mutuelle et, pour cela, renforcer le travail en commun au quotidien. Cela me semble beaucoup plus productif et permettra de trouver un chemin commun, tout en respectant les différences entre les deux pays.La France et l'Allemagne ont-elles un message à adresser au monde ?Malgré les apparentes divergences entre une France plus étatique et une Allemagne plus confiante dans le marché, les deux pays défendent au fond la même vision d'une économie régulée soucieuse de la question sociale qui s'oppose à une vision plus « anglo-saxonne ». Cette réalité a été redécouverte en Allemagne avec la crise.Propos recueillis par Romaric Godin(*) Vice-président de l'institut Franco-Allemand de LudwigsburgHenrik Uterwedde (*)

latribune.fr

03 Févr 2010, 23:45

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