La vidéo à la demande croît de 40 %, mais ne rattrape pas la chute du DVD

L'année 2010 s'avère plutôt bonne pour le marché du DVD. Selon GfK, il a progressé de 0,1 % à 1,38 milliard d'euros. Il reste ainsi à son niveau des deux années précédentes, après avoir chuté de 30 % entre 2004 et 2008. Ce rebond est dû au Blu-ray, qui pèse désormais 12,5 % du marché. L'an dernier, les ventes du format haute définition ont quasiment doublé en volume (à 9,7 millions d'unités), et augmenté de 62 % en valeur. Le prix moyen d'un Blu-ray est de 24,40 euros pour une nouveauté, contre 18 euros pour un DVD. De son côté, la vidéo à la demande (VoD) a vu son chiffre d'affaires croître de 40 % pour dépasser 135 millions d'euros. Explication du syndicat des éditeurs vidéo numérique (SEVN) : depuis mi-2009, les films sortent en vidéo 4 mois après leur sortie en salles, contre auparavant 6 mois pour le DVD et 7,5 mois pour la VoD. Selon le syndicat, cela s'est fait sans nuire à l'exploitation en salles, qui a atteint en 2010 un record inégalé depuis 1967. Frilosité des ayants droitReste que la VoD ne représente que 9 % du marché, ce qui est loin de compenser l'évaporation du marché du DVD, comme le souligne un récent rapport de Sylvie Hubac pour le CNC. « La VoD représente moins de 1 % du chiffre d'affaires total du secteur, et est encore un mode de consommation marginal », ajoute-t-elle. Explication avancée : l'offre de films est « incomplète ». D'abord, « nombre de films classiques ou très connus comme ?la Grande vadrouille?, ?Amélie Poulain? ou ?les Bronzés? ne sont pas disponibles pendant de très longues périodes », car les chaînes de télévision « gèlent les droits ». Surtout, il y a « trop peu d'oeuvres fraîches » : seuls 44 % des films sont disponibles en VoD 4 mois après leur sortie en salles, contre 74 % pour le DVD. Selon le rapport, cela est dû à « la frilosité de certains ayants droit, et une certaine inertie des détenteurs de droits VoD qui ont aussi des activités de télévision payante comme Canal Plus ». En effet, les télévision n'ont pas intérêt à développer la VoD, car elles « redoutent l'autoconcurrence ». Quant aux détenteurs de droits, « certains ont clairement indiqué qu'ils ne souhaitaient pas alimenter le marché de la VoD, ni en films récents, ni en films de catalogue », car cela leur rapporte bien moins : 1,5 euro pour un film récent, soit trois fois moins qu'en DVD. J. H.
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